Par Jean Christophe Bataille
Wall Street a perdu plus de 1 % hier.
Quelques éléments à bien prendre en compte :
– Les statistiques économiques sur la croissance US sont à nouveau décevantes.
– La Chine risque de freiner encore son économie pour éviter la surchauffe.
– Les chinois qui épargnaient beaucoup en placant dans l’immobilier se tournent vers l’or.
– L’inde prend également des mesures pour controler son inflation.
– La dette espagnole a été dégradée hier soir à AA+.
– La BCE monétise la dette grecque à tour de bras.
– Les perspectives de croissance en Europe sont altérées par la rigueur que vont mettre en place les gouvernements. Les dettes souveraines vont cependant rester très importantes.
– L’asie et les USA ont clairement montré qu’ils ne laisseraient pas filer l’euro sous 1.20 $ pour éviter la survenue de conséquences néfastes pour leurs exportations.
– La Chine commence a adopter un discours plus souple sur une réévaluatin de sa monnaie.
– L’angleterre souffre de ce que tous les pays occidentaux non exportateurs subiront : une stagflation importée. La baisse leur monnaie renchérit tous les produits importés et fait grimper les prix à la consommation en cascade. Le deleveraging sur l’immobilier est bien terminé.
Les conséquences sont les suivantes :
– Nos actions cibles sont toujours les mêmes : actions émergents, parapétrolières francaises, commodities, on peut y ajouter quelques valeurs de croissance occidentales très impliquées en Asie.
– Survenue probable d’un épisode de course au cash avec baisse de tous les indices mondiaux, CAC autour de 3000, à mettre à profit pour acheter nos actions cibles et de l’or, pour ceux qui n’en ont pas, si celui ci veut bien consolider. Je ne crois en aucun cas à un CAC inférieur à 2400. Le niveau de 3000 serait déjà un bon niveau d’intervention pour investir.
– Hausse de l’or programmée à long terme.
– Réévaluation du Yuan et interet des actions chinoises et émergentes à long terme.
Constat sur nos allocations d’actifs, notre patrimoine progresse nettement :
– L’or a beaucoup progressé en euros. Notre allocation est désormais à 18 % du patrimoine.
– Les obligations des pays émergents montent également de facon importante.
– Les obligations à taux indexé ont mieux progressé que les sommes placées en euros ou en cash.
– Les actions des pays émergents ont consolidé mais n’ont pas baissé pour nous du fait de la baisse de l’euro, préservant ainsi notre capital et présentant un potentiel de plus value important à long terme.
– Le fait de ne spéculer que sur une faible partie de nos avoirs évite les pertes en capital générées par les énormes contrepieds du marché de ce dernier mois. J’ai pu surfer sur l’énorme chute de Wall Street (voir file trading) mais peu de gens ont eu cette chance. Etre dans le bon timing relève le plus souvent du hasard et les indicateurs de sentiment ont vite montré leur limites sur les swings.
– La question que doivent se poser les investisseurs est : la somme totale de mes avoirs a-t-elle progressé depuis un mois ? Ce n’est pas : ai-je réussi mon dernier swing ? …
Allocations d’actifs
En tenant compote des différentes hausses de nos avoirs, les répartitions patrimoniales pour les mois a venir devraient donc évoluer vers :
Or physique | 10% |
Mines d’or | 7% |
Mines d’or moyenne importance | 1% |
Euros | 4% |
Obligations taux fixes | 0% |
Obligations émergents | 4% |
Obligations taux variables | 5% |
Action Emergents | 6% |
Energie matières premieres | 5% |
Actions défensives européennes | 4% |
Avoirs spéculatifs | 2% |
Immobilier | 52% |
Pour les patrimoines sités entre 400 000 euros et 1.5 millions d’euros :
Or physique | 10% |
Mines d’or | 7% |
Mines d’or moyenne importance | 1% |
Euros | 3% |
Obligations taux fixes | 0% |
Obligations émergents | 4% |
Obligations taux variables | 5% |
Action Emergents | 6% |
Energie matières premieres | 5% |
Actions défensives européennes | 3% |
Avoirs spéculatifs | 2% |
Immobilier | 54% |
Pour les patrimoines inférieurs à 400 000 euros :
Or physique | 11% |
Mines d’or | 9% |
Mines d’or moyenne importance | 1% |
Euros | 17% |
Obligations taux fixes | 0% |
Obligations émergents | 4% |
Obligations taux variables | 6% |
Action Emergents | 10% |
Energie matières premieres | 8% |
Actions défensives européennes | 6% |
Avoirs spéculatifs | 5% |
Immobilier | 23% |
Précision importante : le ratio immobilier représente, comme dans une déclaration ISF, la partie amortie du bien soit sa valeur vénale inscrite à l’actif otée du capital restant dû inscrit au passif. En cas de nouvelle acquisition, il correspond à l’apport en fond propre mais est amené à croitre avec l’évolution et l’amortissement du crédit.
Merci Jean-Christophe. Je suis tombé sur les dernières phrases d’une intervention de Roubini ce matin sur Bloomberg. Il ne changeait pas d’avis si j’ai bien compris.
Ce que je ne comprends toujours pas, c’est ce que doit être le comportement d’une obligation à taux indexée durant une déflation. Ne devrait-elle pas chuter comme le reste ? Pourquoi ne
pas attendre ce moment pour en acheter ?
En te remerciant,
Bonne journée,
Merci de ta remarque O.
Elle permet de préciser deux notions parfois liées entre elle, récession et déflation qui sont deux choses très différentes. La première définit la croissance économique l’autre la valorisation
monétaire. On voit bien que si l’on s’en tient à la définition de l’école autrichienne de l’inflation, la production considérable de monnaie de ces trentes dernières années est par définition de
l’inflation. Comment imaginer une valorisation monétaire quand on en produit bien plus que de richesse et quand les emprunteurs font défaut les biens empruntés sont mis au rebut et les dettes
toxiques achetée de la monnaie de singe ? C’est tout simplement impossible. Je ne crois donc pas à la déflation sauf en poussée courte comme en 2008 lorsqu’il y a contraction du crédit . C’est
pour ca que je n’élimine pas cette poussée si un pays européen fait défaut et plante le système bancaire. Mais tu vas voir que dans ce cas la BCE va injecter des tonnes de monnaies.
L’environnement reste en tout cas profondément inflationniste et les IPC ne traduisent pas la réalité des choses :
http://futures.over-blog.com/article-le-monde-est-inflationniste-41004206.html
Et le renchérissement du pétrole sera le starter de la stagflation :
http://futures.over-blog.com/article-le-petrole-l-investissement-long-terme-privilegie-de-futures-40616777.html
En revanche une deuxième récession est possible (double dip). Elle peut déflater certains actifs (l’immobilier peut faire une petite oscillation à la baisse comme dans les années 95-96 et les
actions peuvent subir un coup de grisou), mais il n’y aura pas de spirale déflationniste en France comme elle a eu lieu au Japon dans les années 90. Le risque à deux ou trois ans est la fuite
devant la monnaie pas la baisse des IPC, sauf si les plans d’austérité allemands devenaient excessifs et cassaient totalement la croissance. mais les partenaires européens n’accepteront pas
des mesures insupportables économiquement et socialement.
Pour l’instant en tout cas, les obligation indexées gagnent 1.5 % depuis notre achat malgré la baisse des bourses. Le marché obligataire n’anticipe pas une déflation loin s’en faut.
Très intéressant. Merci Jean-Christophe.
Je dois dire que je suis presque fan de vos vues conflictuelles avec Abadie. Je suis aussi Albert Edwards, l’analyste apocalyptique (!) de la SG et il y a quelques temps, il a pondu un
article qui pourraient tous les deux vous mettre d’accord ! Et oui, c’est possible !
http://www.zerohedge.com/article/albert-edwards-europe-edge-deflationary-precipice-will-paradoxically-usher-20-30-inflation
J’imagines que c’est ce qu’il pourrait arriver si l’Allemagne sortait de l’euro (ou peut etre l’Espagne, amenant une spéculation et une perte de confiance majeure dans l’euro) ?
M3 qui chute à une vitesse folle, double dip aux US qui commence à étre probable. Une belle vague de déflation arrive d’abord dans les 6 prochains mois. Que penses tu des annonces du G20 de
ce week end ,et de la probable nomination de Weber (pas tres fan du QE pour le moins) à la BCE? De belles promesses qui resteront sans lendemain ?
Si je ne me trompes pas, la France est le seul pays majeur européen (meme l’Angleterre, et le Japon s’y mettent, du jamais vu) qui n’a pas annoncé de plan d’austérité. Angela annule son diner
avec notre président chéri. My guess : Angela n’est pas contente et elle le fait savoir!
Mercredi 9 juin 2010 :
Les banques européennes ont parqué un nouveau record de liquidités auprès de la BCE.
Les banques implantées en zone euro ont parqué un nouveau montant record de liquidités auprès de la Banque centrale européenne (BCE), selon des chiffres annoncés mercredi qui reflètent une
nervosité persistante sur le marché monétaire.
Les établissements ont eu recours en masse à la facilité de dépôt au jour le jour, déposant 364,58 milliards d’euros mardi, soit quelque 3 milliards de plus que la veille. La BCE rémunère ces
placements au taux de 0,25 % seulement.
Comme après la faillite de la banque d’affaires américaine Lehman Brothers en septembre 2008, les banques – échaudées par la crise de la dette en zone euro – ne se prêtent pratiquement plus entre
elles.
http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=7e64090d9495cd5a678ac2b79840ecc9
Les banques européennes ne se prêtent plus d’argent entre elles ?
Ah bon ?
Pourquoi ?
Les banques européennes ne se font plus confiance entre elles ?
Ah bon ?
Pourquoi ?
@BA, juste par curiosité. C’est pas toi la source de JoJo, dans sa revue de presse, pour les taux ?
Parce qu’il cite un gars qui donnent les mêmes infos, et les initiales, ça le fait donc…
: )
@+, Dex.
@BA: « Mais le 12 mai, les investisseurs internationaux ont compris que ce plan de soutien n’était qu’un mensonge », dis-tu. Ok, mais un mensonge
pourquoi ? On m’assure dans une banque que ces 750 milliards existent bel et bien et qu’il y a unanimité du FMI pour les mettre à disposition de l’UE. Alors, de quel mensonge parles-tu ?
Interview de Jim Rogers: Le CPI est un mensonge et l’inflation va augmenter
Titre original : Interview With Jim Rogers: The CPI Is A Lie And Inflation Is Going To Increase, Ron Hera | Jun. 3, 2010.
Trouvé sur : http://www.businessinsider.com/jim-rogers-inflation-2010-6#ixzz0pyoo4jQa
Le Hera Research Newsletter (HRN) est heureuse de présenter l’interview exclusive de l’investisseur international légendaire, auteur de best-seller, aventurier et père de famille Jim
Rogers, Président de la Rogers Holdings et fondateur du Rogers International Commodity Index (RICI). Les commentaires économiques et financiers de Jim Rogers ont été publiés dans The Time, The
Washington Post, The New York Times, Barron’s, Forbes, Fortune, The Wall Street Journal, The Financial Times et autres grandes publications, et apparaît régulièrement sur les chaînes de
télévision à travers le monde.
Après avoir grandi à Demopolis, Alabama, et obtenu les diplômes des Universités d’Oxford et de Yale, où il a étudié les sciences politiques, la philosophie et l’économie, Jim Rogers co-fonda le
Quantum Fund en 1970, qui gagna 4200% en dix ans, période durant laquelle le S&P fit approximativement 47%. Après s’être retiré à l’âge de 37 ans, il géra son propre portefeuille tout en
enseignant en tant que professeur de finance à la Columbia University Graduate School of Business et de modérateur de WCBS “The Dreyfus Roundtable” et invité de Financial News Network’s (FNN)
“The Profit Motive with Jim Rogers”.
De 1990 à 1992, Jim Rogers réalisé son vieux rêve de parcourir les 6 continents lors d”un voyage de 150.000 km qui lui valut une place dans le Guinness Book of Worlds Records. Il entrepris
également une Aventure Millénaire (Millennium Adventure) lors de laquelle il voyagea autour du monde durant 1101 jours, passant par 116 pays et parcourant plus de 245.000 kilomètres.
Les livres de Jim Rogers en langue anglaise incluent: “Investment Biker: On the Road with Jim Rogers” (1994), “Adventure Capitalist: The Ultimate Road Trip” (2003), “Hot Commodities: How Anyone
Can Invest Profitably in the World’s Best Market” (2007), “A Bull in China” (2008), and “A Gift to My Children: A Father’s Lessons for Life and Investing” (2009).
Hera Research Newsletter (HRN): Merci de parler avec nous aujourd’hui. Commençons avec la monnaie de réserve mondiale. Que pensez-vous au sujet du Fond Monétaire International (FMI)
remplaçant le dollars comme monnaie de réserve par des Droits de Tirage Spéciaux (DTS) ?
Jim Rogers: Le monde n’a pas eu un FMI ces derniers milliers d’années. Le FMI fut créé après la deuxième guerre mondiale pour s’occuper des besoins d’échanges à courts termes que
les pays pouvaient avoir. Il apparût assez rapidement qu’il n’y en eût pas tellement tandis que le monde se remettait de la guerre, si bien que le FMI trouva d’autres choses à faire. Ils ont
maintenant des milliers d’emplyés et ont créés des emplois pour eux-mêmes. Ils n’ont pas réussi grand-chose si vous regardez les 60 dernières années. Presque tous ce qu’ils ont fait a été
erronné. Pourquoi aurions-nous encore besoin d’un FMI, nous ne sommes plus en 1945.
HRN: Plutôt que d’utiliser une monnaie nationale comme monnaie de réserve mondiale, qu’en serait-il d’une banque centrale mondiale ?
Jim Rogers: Tout d’abord, ce n’est pas ce qu’est le FMI mais, même s’il l’était, nous n’avons certainement pas besoin d’une banque centrale pour le monde entier.
Nous n’en avons jamais eu et le monde s’en est plutôt bien tiré depuis des milliers d’années sans que les bureaucrates ne s’accaparent l’argent du monde. Je n’ai jamais calculé les dépenses du
FMI de ces 60 dernières années mais ça doit représenter des montants gigantesques, et avec quel résultat ? Je veux dire que nous n’en avons certainement rien tiré. Nous n’en avons quasiment pas
eu autant que ce qu’ils ont dépensé.
HRN: Donc vous ne seriez pas d’accord avec l’utilisation des DTS comme monnaie de réserve mondiale ?
Jim Rogers: Je suis sûr que le monde a besoin de remplacer le dollars US. Je ne suis pas le seul à le savoir. L’USD est une monnaie terriblement, terriblement abîmée. Les US sont la
nation la plus endettée de l’Histoire du monde. Quelque chose doit être fait. Nous ne pouvons continuer avec une monnaie aussi abîmée et quelque chose va devoir être changé. Les Droits de Tirage
Spéciaux, je ne sais pas. Ca pourrait marcher. Je ne sais pas ce qui va marcher. La plupart des gens cependant veulent avoir quelque chose entre les mains qu’ils pensent pouvoir dépenser. Un DTS
est très abstrait (amorphous) et, bien que quelques professeurs et quelques banquiers puissent en comprendre l’utilité, je m’attends à ce que la plupart des gens dans le monde ne comprenne
les DTS et ne soit terriblement peu enthousiaste si cette option des DTS est retenue. Donc je m’attends à ce que cela ne dure pas. Vous savez, je ne peux imaginer que les DTS, lesquels n’ont pas
d’existence réelle, puissent survivre à une ou deux crises. L’être humain ne pense pas de cette façon, je le crains.
HRN: Seriez-vous favorable à une monnaie de réserve adossée à une matière première ?
Jim Rogers: Les monnaies de réserve peuvent être ce que vous voulez. Le problème avec les monnaie-papiers est qu’elles sont faciles à dévaluer et qu’il est facile d’en abuser. Comme je
le disais, les USA sont la plus grande nation endettée de l’Histoire du monde. Ils continuent à imprimer. La Grande-Bretagne, jadis, avait la monnaie de réserve mondiale. Ils en abusèrent
largement. Finalement le monde a dit “Non, nous n’allons plus prendre de livre sterling”, et à juste titre. Donc, de mon point de vue, c’est cela le problème avec la monnaie-papier. Maintenant
l’or a ses propres problèmes également. L’or n’a pas tenu longtemps en tant que monnaie de réserve mondiale parce que les politiciens n’ont cessé de changer les règles. Malheureusement les
politiciens savent comment tromper et détruire. On peut penser à des solutions diverses et variées. Mon seul souci est que, peu importe ce que l’humanité a mis au point dans le passé, les
politiciens ont toujours trouvé un moyen d’abuser de la monnaie et de la dévaloriser.
HRN: Pensez-vous qu’un retour à l’étalon-or limiterait l’abus des gouvernements ?
Jim Rogers: Ca ne l’a jamais fait. Les romains avaient des métaux précieux comme monnaie et connaissez-vous l’origine du terme “dévaloriser” ? Les politiciens romains eurent la brillante
idée que si la pièce faisait 100% de métal précieux, ils pouvaient en retirer un peu et y glisser du métal moins précieux et, en deux-cent ans, ils passèrent de 100% de pur métal précieux à
presque zéro. C’est de là que vient le terme “dévaloriser”. Donc nous avons essayé l’étalon-or.
HRN: Vous mentionniez que les USA sont la nation la plus endettée de l’Histoire du monde. Pensez-vous que cela mènera à une inflation élevée ou une hyperinflation dans ce pays ?
Jim Rogers: Oui, il y aura de l’inflation. Premièrement, vous devez avoir de l’inflation avant d’avoir de l’hyperinflation. Bien, il y aura de l’inflation. Je veux
dire, nous avons de l’inflation maintenant. Quand vous allez dans un magasin, qu’il s’agisse de produits d’épicerie, d’éducation, d’assurance, ou de soins de santé, les prix augmentent pour tout.
Le gouvernement ment à ce sujet aux USA. Quelques pays mentent, de nombreux pays ne mentent pas: Australie, Chine, Inde et Norvège. De nombreux pays ne mentent pas et admettent que nous avons de
l’inflation. D’autres mentent à ce sujet: la Grande-Bretagne et les USA, mais lorsque vous faites vos courses, vous savez que les prix augmentent.
HRN: Etes-vous en train de dire que l’American Consumer Price Index (CPI) publié par l’US Bureau of Labor Statistic
Je suis la source de Jojo : je regarde les taux d’intérêt des obligations d’Etat sur Bloomberg, et ensuite je les diffuse.
Concernant le soi-disant plan de 750 milliards d’euros, qui peut croire à cette histoire ?
Qui peut croire que des Etats européens (qui sont déjà surendettés) vont se surendetter encore plus pour sauver la Grèce ?
Qui peut croire que des Etats européens (qui sont déjà surendettés) vont se surendetter encore plus pour sauver le Portugal ?
Qui peut croire que des Etats européens (qui sont déjà surendettés) vont se surendetter encore plus pour sauver l’Irlande ?
Qui peut croire que des Etats européens (qui sont déjà surendettés) vont se surendetter encore plus pour sauver l’Espagne ?
Ce plan de 750 milliards d’euros n’est que du pipeau : il ne sert qu’à rassurer les marchés internationaux.
Ce gigantesque coup de bluff a trompé les marchés le 10 mai et le 11 mai. Mais le 11 mai, ce plan de 750 milliards d’euros a été rendu public : les investisseurs ont alors compris qu’on les
prenait pour des cons. Ils ont compris que des Etats surendettés ne peuvent pas se surendetter encore plus pour sauver des Etats en faillite.
Du coup, depuis le 12 mai, les investisseurs internationaux fuient les obligations d’Etat du Portugal, de l’Irlande, de l’Italie, de la Grèce, de l’Espagne. Les investisseurs n’ont plus aucune
confiance dans la capacité de remboursement de ces Etats. Depuis le 12 mai, leurs taux augmentent.
C’est ça, la preuve absolue de ce mensonge : les dirigeants européens disent qu’ils mettent 750 milliards d’euros pour sauver les PIIGS, et pourtant, les investisseurs fuient de plus en plus les
obligations des PIIGS.
Les investisseurs ne sont pas dupes.
Personne n’est dupe.
Pour finir, je rends hommage à la franchise d’Angela Merkel. Elle a carrément avoué : « Ce plan n’a servi qu’à gagner du temps. »
Gagner du temps. Retarder l’inéluctable. Temporiser. Retarder les défauts de paiement des PIIGS. C’est tout ceux que nos dirigeants européens sont capables de faire.
Les dettes publiques se sont emballées.
Plus personne ne contrôle cet emballement.
Aujourd’hui, la situation européenne est hors-contrôle.
http://www.romandie.com/infos/news/201006100635051AWP.asp
Suite de l’Interview de Jim Rogers: Le CPI est un mensonge et l’inflation va
augmenter
Titre original : Interview With Jim Rogers: The CPI Is A Lie And Inflation Is
Going To Increase, Ron Hera | Jun. 3, 2010.
Trouvé sur : http://www.businessinsider.com/jim-rogers-inflation-2010-6#ixzz0pyoo4jQa
(…)
HRN: Etes-vous en train de dire que l’American Consumer Price Index (CPI) publié par l’US
Bureau of Labor Statistics est un mensonge ?
Jim Rogers: A mon avis, oui, bien sûr c’en est un. Avez-vous
regardé ? Ils ont modifié leur comptabilité plusieurs fois durant les dernières décennies. Lorsque le logement était de 20 à 25% du CPI et que le prix du logement montait, ils ne le comptaient pas, disant que les loyers n’avaient pas augmenté, et puis quand le prix des maisons commençait à baisser, ils l’incluaient dans leurs calculs. C’est
la même chose avec plein de choses. Il est ahurissant de voir combien tortueux peuvent être
les raisonnements utilisés par le BLS ces 25 ou 30 dernières années. Quand le prix de l’essence augmente, ils disent qu’il n’augmente pas vraiment parce que c’est de l’essence de meilleure qualité et que donc vous en avez plus pour votre argent. Je veux dire, c’est sans fin, le truc qu’ils disent à des gens crédules et acceptent ce que dit le
gouvernement, quoique de plus en plus de gens voient clair. Comme je le disais, dans
d’autres pays, ils admettent avoir de l’inflation. Je ne vois pas comment il peut y avoir de l’inflation en Australie et pas aux USA, comment vous pouvez avoir de l’inflation en Norvège ou en Inde et pas aux USA, mais les USA disent
qu’il n’y a pas d’inflation.
HRN: Un article dans le Telegraph par Ambrose Evans-Pritchard a rapporté cette
semaine que l’agrégat monétaire M3 de la Réserve Fédérale se contracterait à un rythme
accéléré; qu’en d’autres termes nous serions confronté à de la déflation.
Jim Rogers: Qu’est ce qui baisse de prix dans l’économie US ?
J’aimerais savoir où vous faites vos achats. Nous savons que le prix des maisons sont en
baisse. Le prix du pétrole est en baisse à 73$ le baril, si vous prenez une base mensuelle ou trimestrielle, ou même une base annuelle. Je parle de ce qui se passe dans l’ensemble. Où est la déflation aux USA?
HRN: Certaines personnes pensent que la contraction de M3 indique une
déflation.
Jim Rogers: M3 est-il quelque chose que vous achetez en magasin ? M3 peut
entraîner des changements dans la structure des prix, mais M3 n’est pas l’inflation ou la
déflation des prix.
HRN: C’est un bon point. L’inflation est une préoccupation en Europe et l’Euro semble être
en difficulté. L’Euro peut-il survivre ?
Jim Rogers: Je m’attends à coup sûr à ce que l’Euro soit encore là en 2012 ou
2013, mais ce qu’il en sera en 2023, je ne sais pas. Ca devient de plus en plus une monnaie
politique. Il ne l’a pas toujours été. Au début, ça n’était pas une monnaie politique. C’était destiné à être une monnaie très solide mais, depuis lors, ç’est devenu une monnaie politique et la plupart des accords ou des institutions politiques
ne durent pas. Aucune union monétaire n’a jamais duré. Cela a déjà été tenté auparavant. Je
souhaiterais que l’Euro survive. Le monde a besoin de quelque chose pour rivaliser avec le dollars. L’Euro, sur le papier, a énormément de raison d’être mais, malheureusement, les gens qui rédigèrent ce pacte en 1992 sont tous parti maintenant et les nouveaux gars veulent tous acheter des votes. Donc, je voudrais voir l’Euro survivre mais,
en réalité, je ne vois pas comment il le pourrait.
HRN: Donc vous vous attendez à plus d’inflation en Europe ?
Jim Rogers: Oui, imprimer de l’argent a toujours mené à de l’inflation en
définitive. Quand les choses vont mal, les gouvernements ont toujours imprimé de la
monnaie, du moins durant ces dernières décennies. C’est tout ce qu’ils savent faire et ils le feront encore. Il viendra un moment, évidemment, où les presses ralentiront ou même s’arrêteront mais quand les choses tournent mal ils recommencent, et c’est
tout ce qu’ils savent faire.
Suite et 2e partie de l’Interview de Jim Rogers: Le CPI est un mensonge et l’inflation va augmenter
Titre original : Interview With Jim Rogers: The CPI Is A Lie And Inflation Is Going To Increase, Ron Hera | Jun. 3, 2010.
Trouvé sur : http://www.businessinsider.com/jim-rogers-inflation-2010-6#ixzz0pyoo4jQa
(…)
HRN: Etes-vous en train de dire que l’American Consumer Price Index (CPI) publié par l’US Bureau of Labor Statistics est un mensonge ?
Jim Rogers: A mon avis, oui, bien sûr c’en est un. Avez-vous regardé ? Ils ont modifié leur comptabilité plusieurs fois durant les dernières décennies. Lorsque le logement était
de 20 à 25% du CPI et que le prix du logement montait, ils ne le comptaient pas, disant que les loyers n’avaient pas augmenté, et puis quand le prix des maisons commençait à baisser, ils
l’incluaient dans leurs calculs. C’est la même chose avec plein de choses. Il est ahurissant de voir combien tortueux peuvent être les raisonnements utilisés par le BLS ces 25 ou 30 dernières
années. Quand le prix de l’essence augmente, ils disent qu’il n’augmente pas vraiment parce que c’est de l’essence de meilleure qualité et que donc vous en avez plus pour votre argent. Je veux
dire, c’est sans fin, le truc qu’ils disent à des gens crédules et acceptent ce que dit le gouvernement, quoique de plus en plus de gens voient clair. Comme je le disais, dans d’autres pays, ils
admettent avoir de l’inflation. Je ne vois pas comment il peut y avoir de l’inflation en Australie et pas aux USA, comment vous pouvez avoir de l’inflation en Norvège ou en Inde et pas aux USA,
mais les USA disent qu’il n’y a pas d’inflation.
HRN: Un article dans le Telegraph par Ambrose Evans-Pritchard a rapporté cette semaine que l’agrégat monétaire M3 de la Réserve Fédérale se contracterait à un rythme accéléré; qu’en
d’autres termes nous serions confronté à de la déflation.
Jim Rogers: Qu’est ce qui baisse de prix dans l’économie US ? J’aimerais savoir où vous faites vos achats. Nous savons que le prix des maisons sont en baisse. Le
prix du pétrole est en baisse à 73$ le baril, si vous prenez une base mensuelle ou trimestrielle, ou même une base annuelle. Je parle de ce qui se passe dans l’ensemble. Où est la déflation aux
USA?
HRN: Certaines personnes pensent que la contraction de M3 indique une déflation.
Jim Rogers: M3 est-il quelque chose que vous achetez en magasin ? M3 peut entraîner des changements dans la structure des prix, mais M3 n’est pas l’inflation ou la déflation des
prix.
HRN: C’est un bon point. L’inflation est une préoccupation en Europe et l’Euro semble être en difficulté. L’Euro peut-il survivre ?
Jim Rogers: Je m’attends à coup sûr à ce que l’Euro soit encore là en 2012 ou 2013, mais ce qu’il en sera en 2023, je ne sais pas. Ca devient de plus en plus une monnaie
politique. Il ne l’a pas toujours été. Au début, ça n’était pas une monnaie politique. C’était destiné à être une monnaie très solide mais, depuis lors, ç’est devenu une monnaie politique et la
plupart des accords ou des institutions politiques ne durent pas. Aucune union monétaire n’a jamais duré. Cela a déjà été tenté auparavant. Je souhaiterais que l’Euro survive. Le monde a besoin
de quelque chose pour rivaliser avec le dollars. L’Euro, sur le papier, a énormément de raison d’être mais, malheureusement, les gens qui rédigèrent ce pacte en 1992 sont tous parti maintenant et
les nouveaux gars veulent tous acheter des votes. Donc, je voudrais voir l’Euro survivre mais, en réalité, je ne vois pas comment il le pourrait.
(…)
Suite et 3e partie de l’Interview de Jim Rogers: Le CPI est un mensonge et l’inflation va augmenter
Titre original : Interview With Jim Rogers: The CPI Is A Lie And Inflation Is Going To Increase, Ron Hera | Jun. 3, 2010.
Trouvé sur : http://www.businessinsider.com/jim-rogers-inflation-2010-6#ixzz0pyoo4jQa
HRN: Donc vous vous attendez à plus d’inflation en Europe ?
Jim Rogers: Oui, imprimer de l’argent a toujours mené à de l’inflation en définitive. Quand les choses vont mal, les gouvernements ont toujours imprimé de la monnaie, du moins
durant ces dernières décennies. C’est tout ce qu’ils savent faire et ils le feront encore. Il viendra un moment, évidemment, où les presses ralentiront ou même s’arrêteront mais quand les choses
tournent mal ils recommencent, et c’est tout ce qu’ils savent faire.
HRN: J’ai lu que la Chine connaît une forte inflation.
Jim Rogers: Il y a de l’inflation en Chine. Il y a beaucoup d’endroits qui enregistrent de l’inflation. Il est stupéfiant pour moi que de nombreux pays aient de l’inflation et
que les USA n’en ait pas. C’est parce que certains gouvernements mentent et d’autres pas.
HRN: Il a été abondamment rapporté que l’immobilier chinois connaît une bulle. Pensez-vous que ce soit vrai ?
Jim Rogers: Dans les zones urbaines et côtières, il y avait certainement une bulle de l’immobilier. Ce n’est pas l’ensemble de la Chine. Avez-vous jamais regardé une carte
de la Chine ? Considérez-vous que l’immobilier des zones urbaines et côtières est toute l’économie chinoise ? Où est la bulle ? L’autre immobilier en Chine a, pour la plus grande part, de très
petits mouvements.
HRN: Pensez-vous que la croissance économique chinoise est durable ?
Jim Rogers: Elle est durable, oui. Chaque trimestre, chaque année, non, bien sûr que non. Vous savez, aux Etats-Unis, au 19e siècle, nous avons eu 15 dépressions,
une horrible guerre civile, pas de droits de l’homme, des massacres dans les rues et très peu de lois et, cependant, en dehors de cela, nous avons eu un 20e siècle assez réussi. La Chine va avoir
beaucoup, beaucoup de problèmes durant son ascension, Je ne sais pas quoi, je ne sais pas quand, mais je sais que ça arrivera. Je ne vois pas à l’horizon un autre pays qui ait, sur le long terme,
un bon et durable futur au 21e siècle.
HRN: Vous avez parlé de l’inflation, pointé les problèmes du Dollars US et de l’Euro, et avez décrit l’ascension de la Chine. Comment les citoyens des pays occidentaux peuvent-ils
protéger leur patrimoine ?
Jim Rogers: Historiquement, le meilleur moyen de le faire est de posséder des produits de base (commodities). Tout au long de l’Histoire, la manière de se protéger
soi-même quand les monnaies étaient dévalorisées a été de posséder des biens tangibles (real goods). Qu’il s’agisse d’argent, de coton ou de gaz naturel ou autre, vous possédez quelque chose de
concret. Pendant que la valeur de monnaie est dépréciée, certaines choses conserveront leur valeur et d’autres la verront même augmenter.
HRN: Les investisseurs semblent se tourner vers l’or pour préserver leur patrimoine.
Jim Rogers: L’or a été, historiquement, un bon moyen de préserver son patrimoine, mais tant d’autres choses également. Je possède l’or. L’or fait un plus-haut historique. Ca a
certainement été un moyen de préserver son patrimoine durant la dernière décennie. Y aura t-il de meilleures choses durant la prochaine décennie ou non, je présume qu’il y aura de meilleures
choses, mais je possède de l’or.
HRN: Vous avez parlé de l’argent comme d’un moyen de préserver son patrimoine mais l’or est sous le feu des projecteurs.
Jim Rogers: Voyez les choses comme ceci: l’argent est environ 70% sous son plus haut historique. L’or fait un record historique. Souvent, mieux vaut investir dans les choses sous
évaluées de 70% que dans les choses qui font leur plus-haut historique.
HRN: Merci d’être si généreux de votre précieux temps.
Jim Rogers: Merci beaucoup. Appelez-moi quand vous voulez.
Traduction: O.
Merci O.
Jim Rogers est un inflationniste convaincu et je le rejoins complètement.
Commentaire n°115 inutile, je l’ai réintroduit. Les TXT ne fonctionnent pas toujours …
Je cite : « M3 est-il quelque chose que vous achetez en magasin ? » :-)
C’est le genre d’humour que j’apprécie beaucoup.
Article très intéressant, merci O. Puis-je suggérer un pseudonyme plus explicite ? Olivier ? Odile ? Ovide ?
Amicalement,
Daniela
Mardi 13 avril 2010 : l’Espagne a lancé un emprunt à 3 ans. Elle a dû verser un taux d’intérêt de 2,04 %
Deux mois plus tard, jeudi 10 juin 2010 : l’Espagne lance de nouveau un emprunt à 3 ans. Elle doit verser un taux d’intérêt de … 3,39 % !
Vous avez bien lu : en deux mois, le taux d’intérêt pour un emprunt à 3 ans est passé de 2,04 à 3,39 % !
A titre de comparaison, l’Allemagne emprunte à 3 ans en versant un taux d’intérêt de 0,607 %.
Plus les jours passent, plus l’Espagne emprunte à des taux d’intérêt de plus en plus élevés.
Plus les jours passent, plus l’Espagne se surendette.
Plus les jours passent, plus l’Espagne se rapproche du défaut de paiement.
http://www.bloomberg.com/apps/cbuilder?ticker1=GSPG3YR%3AIND
BA,
Les difficultés de l’espagne : prochain motif de baisse des indices. Ne t’inquiète pas Trichet a préparé son chèquier. Les américains nous ont donné l’exemple.
Mardi 13 avril 2010 : l’Espagne a lancé un emprunt à 3 ans. Elle a dû verser un taux d’intérêt de 2,04 %.
Deux mois plus tard, jeudi 10 juin 2010 : l’Espagne lance de nouveau un emprunt à 3 ans. Elle doit verser un taux d’intérêt de … 3,39 % !
Vous avez bien lu : en deux mois, le taux d’intérêt pour un emprunt à 3 ans est passé de 2,04 à 3,39 % !
A titre de comparaison, l’Allemagne emprunte à 3 ans en versant un taux d’intérêt de 0,607 %.
Plus les jours passent, plus l’Espagne emprunte à des taux d’intérêt de plus en plus élevés.
Plus les jours passent, plus l’Espagne se surendette.
Plus les jours passent, plus l’Espagne se rapproche du défaut de paiement.
http://www.bloomberg.com/apps/cbuilder?ticker1=GSPG3YR%3AIND
Merci BA.
« En deux mois, le taux d’intérêt pour un emprunt à 3 ans est passé de 2,04 à 3,39 % »
Ouf, et moi qui me demandais d’où me venait l’intuition qui me faisait me remettre en cash pour des FCP acquis récemment: « Ai-je bien fait, pourquoi cette résistance métaphysique à
acheter cet autre produit, etc. » Cette fois, j’ai compris, quoique fassent les gouvernements, le risque d’un 2e crash est élevé et grandit de jour en jour.
A part çà, j’ai discuté avec un courtier: les obligations à taux indexé, ce serait une opportunité manquée (que répondre à çà), mais il resterait les like bonds en cas de forte inflation, à
laquelle je ne crois quand même pas, ou les obligations émergeantes genre Pictet ou Amundi à condition de les acheter sous le pair, quitte à les revendre en cas d’opportunité sur les actions, ou
bien les obligations d’entreprise, mais j’en ai.
Or, en observant les cours de ces obligations émergeantes, je les vois sensibles aux crashs, comme les actions. Et je ne me décide pas à acheter quoique ce soit en ce moment.
Côté « Commodities », j’ai beau lire, écouter, la seule chose qu’il me semble pouvoir maîtriser un minimum, ce sont les biens tangibles, et j’ai le choix entre la bourse de Chicago (on peut rêver),
les warrants pour l’achat de l’index RICI par exemple, les FCP (sensibles aux crashs), les mines (sensibles aux crashs), l’or physique (trop cher), les lingots d’argent (taxés),
les anciennes pièces d’argent (sous cotées). L’or est volatile, oui, mais on sait ce qu’on a en main.
L’or monte beaucoup plus vite en cas de panique que l’argent, je pense, même si l’histoire du ratio Gold/Silver montre que l’argent a déjà coûté plus cher que l’or à certains endroits en un
temps de paix boursière. Etonnant, non ?
Comme l’enjeu est peut-être à ce stade de ne pas perdre plutôt que de gagner, je peux aussi convertir le cash en CHF ou en Yuan, sans intérêts, et ne plus bouger, ou rester sur un compte à
terme en EUR et attendre. Roubini est en cash 100% et disait, il y a quelques jours seulement, qu’il valait mieux un intérêt zéro qu’une perte de 20% (qu’il jugeait possible en cas de double
dip). Ce que mon courtier n’a pas l’air de trouver logique, je ne comprends absolument pas pourquoi: « Les chiffres de la croissance sont là ». Encore le genre de truc qu’on achète pas en magasin
… .
Conclusion: les pièces d’argent, au poid. Je suis un esprit simple, pas de doute mais, l’air de rien, la bourse est sans doute plus dangereuse qu’elle ne l’a jamais été (Paul Dontigny le pense
et, sur ce point, je suis certain qu’il dit vrai), ce n’est pas le moment pour les non-initiés d’apprendre le rodéo.
Je reste sur ma faim quant à la possibilité d’acheter des produits tangibles tels le cuivre ou le sucre sans avoir à me plier en huit pour comprendre ce qu’est le titre de propriété que
j’acquière, et sans être obligé de déposer 10 millions de dollars pour l’achat de la première part dans un hedge fund. Il me reste des titres de la Sucraf avec coupons. L’équivalent
informatique existe encore ? Mais ce sont des actions, pas des brouettes de sucre.
J’ai fort envie de retranscrire une conférence de Nouriel Roubini, et une autre de Marc Faber (très marrant, lui). En espérant que ça plaise.
Daniela, Octave j’aime bien :-), ça te va ?
Amicalement
Une déclaration de Marc Faber qui va dans le sens de JC ( http://marcfaberblog.blogspot.com/ ) :
If not gold and silver, you will be better off with equities. Stocks are unlikely to revisit the lows set in March 2009. They may not go up a lot, but they will adjust to money printers at
central banks.
Vendredi 11 juin 2010 :
Le gouvernement japonais évoque un risque de défaut de paiement.
Le nouveau Premier ministre japonais, Naoto Kan, a prévenu que le pays risquait de ne pas être en capacité d’honorer sa dette s’il ne parvenait pas à maîtriser sa dette publique vertigineuse.
Naoto Kan, qui a pris la tête de l’exécutif après la démission soudaine de son prédécesseur la semaine dernière, a fait de la réduction de la dette publique, qui atteint déjà le double du produit
intérieur brut, sa priorité dans le contexte d’inquiétude générale des marchés financiers sur les problèmes de dette souveraine.
« Nous ne pouvons pas conserver des finances publiques qui dépendent principalement de l’émission d’obligations », a déclaré le Premier ministre devant le Parlement pour son premier discours de
politique générale.
« Comme nous pouvons le voir avec la confusion dans la zone euro qui a démarré avec la Grèce, il y a un risque de défaut de paiement si la hausse de la dette publique est ignorée et si la
confiance est perdue sur le marché obligataire », a-t-il ajouté.
http://fr.reuters.com/article/businessNews/idFRPAE65A04D20100611
Soros Says ‘We Have Just Entered Act II’ of Crisis http://www.bloomberg.com/apps/news?pid=20601010&sid=aY_SHqr1LQhk
Related VideosJune 10 (Bloomberg) — Billionaire investor George Soros comments on Europe’s sovereign debt crisis, the risks of a double-dip recession in
the global economy and challenges facing financial market regulators. Soros speaks at the International Institute of Finance spring membership meeting in Vienna.
Bonjour à tous,
Je m’interroge sur l’opportunité d’investir en obligations à taux fixes avec capital garanti auprès de grandes entreprises européennes et des pays émergents. Que deviendra la valeur de ces
obligations s’il y a hyperinflation? Il est certain que l’emprunteur sera gagnant, mais moi, comment calculer le ratio entre les intérêts de mes prêts et la perte subie par l’inflation? Il
faudrait faire un calcul d’actualisation pour éventuellement conclure à une bonne ou mauvaise décision.
Pouvez-vous me fournir des éléments de réflexion?
ta question est étrange, pourquoi dans le cas où tu te places dans un contexte d’inflation, tu veux investir dans des taux fixes. Il est plus judicieux d’investir dans des OATi.
si inflation sur du taux fixe, la valeur de cotation de l’obligation baisse donc tu perds en capital.
désolé, je n’avais pas fait attention à « capital garanti ». c’est donc dans un fonds… faut voir comment le fonds compense la perte de capital.
Bonsoir Fran,
Merci pour votre réaction, je suppose que c’est un fonds, puisque constitué d’obligations tous azimuts,excepté d’obligations d’état. J’ai bien compris que l’inflation ne jouerait pas en ma
faveur, si inflation il y a. Avez-vous une méthode qui me permette de calculer ce que sera mon panier de demain (inflation anticipée) par rapport à l’argent que je m’apprête à ne pas consommer
aujourd’hui pour une durée de 5 ans à 7,5%. Merci pour votre aide
bonjour Nanou,
Je peux te confirmer ce que dit Fran, s’il y a de l’inflation (je ne crois pas à l’hyperinflation), les obligations non indéxées vont etre laminées. L’effet de cliquet du capital garanti signifie
que le gestionnaire amortit les obligations jusqu’à échéance pour ne pas subir la dévalorisation en capital, mais tu le paies par un rendement qui reste très faible et fixe par rapport à
l’inflation. Il faut donc regarder les clauses de sortie. En cas de démarrage de l’inflation ou de crash obligataire tu dois pouvoir récupérer ton argent sans frais à tout moment.
Après avoir regardé un peu plus en détail les FCP oblig émergentes, je vais tenter dans un 1er temps une prise de position en direct sur une obligation Brésil à 10,25% qui cote en BRL.
Le principal reproche que je fais à la majorité des FCP que j’ai regardé est le positionnement lourd sur la Russie. J’ai toujours du mal avec l’investissement dans ce pays.
J’ai trouvé un seul FCP positionné en priorité sur l’amérique du sud et l’indonésie. L’indonésie, je n’ai aucun avis. Je me positionnerai peut-être sur ce fond plus tard.
Comme il y a des signes de surchauffe dans les pays émergents, ils vont être obligés de monter les taux courts, ce qui devrait (si je ne dis pas de bêtise) profiter à la valorisation de la
monnaie locale.
Bonjour Jean-Christophe,
J’imagine qu’en cas de double dip, l’or pourrait connaître une courte baisse avant de remonter fortement. Quel serait le comportement de l’argent métal ? Une baisse ou une hausse ? Son statut de
métal industriel est-il resté inchangé ?
J’ai appris que Marc Faber, Gary Shilling, Nouriel Roubini et David Rosenberg avaient déjeuné ensemble il y a quelques jours. Voilà encore des gens qui donnent des avis intéressants.
En te remerciant,
Nouvelle analyse erronée de Natexis qui nie une fois de plus la possibilité d’une inflation importée …
http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=53575
Octave,
Cela n’engage que moi mais l’argent métal ne montera qu’en anticipation d’une inflation. Un nouveau plongeon de l’économie ne ferait à mon avis pas monter l’argent.
Merci Jean-Christophe.
Concernant l’inflation, le GEAB N°46 « Spécial Eté 2010 » de LEAP 2020 irait plutôt dans ton sens:
1. La dette publique occidentale : Quand l’insolvabilité devient insupportable
2. Austérité européenne : Quand la croissance conjoncturelle est abandonnée au profit de la stabilité structurelle
3. L’inflation chinoise : Quand la Chine va commencer à exporter son inflation
4. La décroissance US : De « l’austérité populaire cachée » à l’ « austérité fédérale imposée »
Dans leur intro, ils n’en disent pas plus.
http://www.leap2020.eu/GEAB-N-46-Special-Ete-2010-est-disponible–Crise-systemique-globale-Les-quatre-points-individuels-de-defaillance-du_a4796.html
Bonne journée,
@Fran(c133): Je suis super intéressé par ton oblig Brésil.
C’est le seul pays dans lequel je crois complètement.
Tu passes par où pour souscrire ?
JCB, je sais que tu vois l’Asie très belle, mais je trouve qu’il manque beaucoup trop de choses (matérielles, mais aussi sociales) aux pays d’Asie pour parier gros sur eux.
Pour la Chine, par exemple, leur identité nationale est une blague, une partie de leur développement est frénétique, l’individu n’est pas forcément bien traité…
Ils ont beaucoup d’atouts hein… mais je n’y crois pas.
je ne l’ai pas acheté pour le moment et elle est assez peu liquide.
pour l’acheter, tu t’adresses à ton conseiller bancaire qui transmettra ton ordre à la salle des marchés (pour nous, en France, l’achat se fait sur la place de Francfort).
pour le moment, je n’ai pas trouvé de broker en ligne qui permette de l’acheter.
OK, merci !
Pour rester dans les obligation, je sais plus où j’ai lu ça, mais le short du 20 ans ricain risque de devenir un bon plan.
Il faut voir ce qui va se passer au G20, mais les chinois se foutent ouvertement de tonton Sam, l’Europe part sur de l’austérité et même le Royaume Unis les lâche dans la fuite avant de la
dette.
Je sais bien que les agences de notation leur appartiennent et qu’elle font mine de ne rien voir, mais la dette américaine va commencer à sentir mauvais.
Bon, après, la FED peut très bien racheter 100% des emmission du trésor US, mais je ne sais pas combien de temps le $ va supporter ça…
Il y a un tracker ultrashort 20 year qui parait pas mal pour ça.
Quelqu’un a un avis sur la question ?
j’ai une certain perplexité justement sur les impacts d’une baisse de confiance dans les oblig US.
C’est une telle institution que si cela doit se produire, cela devrait entraîner une baisse de toutes les obligations d’états et en particulier dans les pays émergents.
Par exemple la crise de confiance en 2008 a fortement impacté l’obligation du brésil dont nous avons parlé plus haut (baisse de 30% du cours en gros).
Jean-Christophe, quel est ton avis éclairé sur la question?
Bonsoir,
Une question aux détenteurs d’obligations ou de Fonds d’obligations qui ont l’habitude de trader: je vois ce type de produit dont un fond d’obligations émergentes morningstar 4 étoiles chuter de
40% en 2008. Marc Faber annonce une baisse possible du S&P500 de 15%, Nouriel Roubini une baisse possible du Dow Jones de 20%, Paul Dontigny une baisse de 50% à terme. Marc Faber annonce de
mauvais mois de septembre-octobre, pas forcément avant, George Soros juge une récession dans l’eurozone quasi certaine en 2011. Mais si j’en juge par ce que je lis ici, les signes avant-coureur
d’une nouvelle baisse sont déjà là. Comptez-vous revendre vos obligations à l’heure où vous penserez voir arriver un crash avant de les racheter au creux de la vague, ou
comptez-vous conserver ce type de produit durant la tempête ?
Merci.
Bonjour Dex,
Va faire un petit tour à Shanghai et tu vas te rendre compte tout de suite des évolutions en cours. Les récentes évolutions syndicales montrent bien que les chinois réalisent leur front populaire
et leurs 30 glorieuses en meme temps et à vitesse accélérée. L’inde est empétrée dans un système de caste, un ultralibéralisme sans aucun embryon de système social et de la corruption pour
longtemps. Ok pour le brésil mais pour moi la Chine va dominer le monde.
D’une façon générale, les obligations US risquent de résister encore un bon moment et de servir de refuge. La propagande US qui ne trompe pas les initiés arrive encore à faire son chemin dans les
médias. Intervention hier de Bernanke : Les difficultés de l’Europe risquent de ralentir la reprise aux Etats-Unis, a prévenu mercredi la banque centrale américaine […]. La possibilité
d’un krach obligataire européen s’éloigne un peu avec les mesures de rigueur allemande mais celle d’un nouveau ralentissement économique se rapproche.
Je rajouterai que la dette des émergents et désormais plus solvable que celle d’une bonne partie des pays européens.
Bonjour Octave,
De quel fond parles tu ?
De: AMUNDI GLOBAL EMERGENTS P – FR0010249185, qui a chuté de 40% en 2008 et n’est remonté à son cours d’avant le crash qu’en quasiment deux ans … . Ce n’est pas le fond pour lequel j’ai
opté mais il est similaire. Le graphique du fond Pictet pour lequel j’ai opté a été créé en 2006 et n’est pas disponible avant fin 2009 mais je ne vois pas pourquoi il se serait comporté
autrement.
Fonds similaires à un point près: le fond Amundi est libellé en Euros et le mien en USD
Jean-Charles Asselain, dans son livre « Histoire économique de la France », « de 1919 à la fin des années 1970 », Editions du Seuil, 1984, parle
de 3 phénomènes apparus après la guerre de 14-18 :
1. la hausse des prix de gros et de détail. Les prix ont doublé depuis 1913, le franc a perdu plus de la moitié de son pouvoir d’achat, violentes fluctuations en 1919-1921, puis doublement des
prix entre 1922-1926.
2. dépréciation du franc sur le marché des changes. Le rétablissement de la parité-or de 1914 ayant été jugé impossible, la France vit en régime de « changes flottants », et le cours du franc
sert de baraomètre de l’inflation. En 1914, le cours de la livre sterling était de 25 francs. En juillet 1926, il est de 243 francs. Perte de 9/10e de la valeur du franc par rapport à la
livre.
3. « Enfin, le déficit budgétaire permament. Pour financer ce déficit, l’Etat doit emprunter ou, si les capitaux se dérobent comme en 1924-1926, il doit se tourner vers la Banque de France pour
obtenir un financement par création monétaire (relèvement du plafond des avances légales). Cette procédure, qui nécessite le vote d’une loi et que le public assimile à une sorte de faillite, a
sur l’opinion un impact psychologique considérable.
Mais quel est précisément le lien entre les 3 phénomènes ? Quel est le mécanisme de l’inflation ? Pour les contemporains, l’explication est simple : c’est le déficit budgétaire qui est la source
de l’inflation, exactement comme l’émission des assignats au temps de la crise révolutionnaire. Mais cette explication est trop simple : en réalité, le déficit courant est moins une
cause qu’un résultat ; si l’inflation doit être attribuée au déficit, c’est essentiellement le déficit accumulé pendant la guerre qu’il faut tenir pour responsable. Autrement dit, le
fond du problème, c’est l’énorme augmentation de la dette publique, dont les charges ont plus que décuplé par rapport à l’avant-guerre ; un accroissement correspondant de la fiscalité était
difficilement concevable. D’autre part, la dépréciation du franc sur le marché des changes n’est pas seulement un reflet de l’inflation interne, mais aussi un moteur de
l’inflation : la hausse des cours des devises devance constamment la hausse des prix intérieurs, d’où un renchérissement du prix des biens importés supérieur à la hausse moyenne des prix, et qui
tend par conséquent à l’accélérer. Ainsi, la dépréciation du cours du franc est plus profonde que ne le « justifie » la hausse des prix intérieurs : on voit ici apparaître l’influence de la
spéculation qui anticipe sur la baisse du franc. C’est précisément cet élément psychologique (une ‘crise de confiance’, de nature en grande partie subjective) qui explique la facilité
et la soudaineté du retournement. »
N’y aurait-il pas de fortes similutudes avec la crise actuelle ?
Il y a eu manifestement un effet devise. Celui-ci devrait positif pour nous dans le futur.
C’est ca, Octave. On appelle ca une fuite devant la monnaie. C’est ce qui nous guette si on observe pas l’austérité allemande. En revanche si on l’observe, c’est la récession qui nous guette.
Dans tous les cas on est marron … Les US ont le meme problème mais eux vont choisir l’inflation.
La France de 2010 n’est pas un pays ruiné,dont une partie du territoire est dévastée,amputée d’une grande part de sa population la plus à même de produire de la richesse et obligée de
verser des millions de pensions à des veuves de guerre.
Nos problèmes de retraites à côté sont ridicules et relève d’une mauvaise foi partagée.Quand on voit que sur le problème apparemment consensuel de la pénibilité,aucun accord n’a été possible
et que le dogme de l’âge légal prime la durée de cotisation,on comprend que rationnalité et politique ne sont pas miscibles…
Je ne sais pas si l’on peut comparer un pays essentiellement rural et encore très autarcique avec une France baignant dans la mondialisation des échanges.Les biens et services importés,tant que
les capacités de production excéderont la demande ne devraient pas voir leur prix s’envoler,d’ailleurs J.C. Bataille ne croit pas à l’hyperinflation,les émergents jouant ici le rôle inverse de
celui qu’ils auront tôt ou tard sur les coûts énergétiques.A terme,le virage progressif vers plus de consommation intérieure,que prend la Chine,mais aussi le Brésil et l’élévation du niveau
de vie général des émergents pèseront sur les prix des biens exportés.
L’endettement actuel,dû en grande part aux programmes d’achat des voix de différentes catégories d’électeurs,au sauvetage du secteur financier et à des plans de relance à l’efficacité
discutable trouverait sa solution dans une gestion moins partisane et une suppression des passe-droits fiscaux légaux ou tolérés aussi bien pour quelques catégories
privilégiées (d’en haut et d’en bas) que pour toutes les très grandes entreprises mondialisées et la prolifération de leurs filiales offshore.
http://trends.rnews.be/fr/economie/actualite/politique-economique/impot-sur-la-fortune-la-chasse-au-capital-est-ouverte/article-1194761451444.htmVoilà
Jean-Christophe. D’autres Etats suivront ou précéderont.
Et aussi: http://www.bloomberg.com/news/2010-06-25/rogers-says-inflation-threat-is-extremely-serious-sees-stocks-falling.html
Je sais qu’il n’y a pas que « Rogers », « Faber » ou Roubini mais ils sont dans mes favoris, j’ai l’attention attirée.
Bon weekend à tous
Un article intéressant sur l’uranium :
Uranium : sans hausse des cours l’offre ne sera pas au rendez-vous
Par Florent Detroy
La demande doit être au rendez-vous
Avec 45 centrales en construction, et 266 à l’étude, les entrepreneurs doivent pouvoir compter sur des réserves de combustibles disponibles.
Les minières l’ont bien compris, et se lancent dans l’acquisition tous azimuts de minerai.
Cela dit, une chose me paraît essentielle : la hausse des prix sera le seul moyen de combler le déficit de production.
Le nucléaire, l’énergie du XXIe siècle
Le nucléaire apporte des solutions efficaces à plusieurs problématiques modernes :
▪ Une arme contre le réchauffement climatique : le nucléaire est un instrument indispensable dans les politiques de lutte contre le réchauffement climatique. L’objectif de réduction de 20% des
émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020 est visé par les Etats-Unis, l’Union Européenne, et même la Chine.
▪ Une énergie bon marché : c’est un critère déterminant pour les émergents. Malgré l’investissement de départ, le nucléaire reste économique : Le kWh nucléaire coute 1,76 $, contre 2,47 $ pour le
charbon et 6,28 $ pour le gaz.
▪ Un moyen de réduire sa dépendance et diversifier ses importations énergétiques : c’est une question brulante pour la Chine, qui est dépendante à plus de 50% du pétrole étranger, et qui a vu ses
importations de charbon doubler en un an. Gardons à l’esprit qu’une livre de yellowcake (premier stade du traitement de l’uranium) produit l’énergie de 31 barils de pétrole, ou de 10 tonnes de
charbon.
Les cours de l’uranium tardent à repartir à la hausse
On vous l’a annoncé, claironné, l’uranium va partir à la hausse !… et puis rien. Pire, le cours est passé de 45 $ la livre à 41 $ en six mois ! Les contrats à long terme se maintiennent autour
de 60 $.
Une explication : Le Kazakhstan.
L’année dernière, le pays a augmenté sa production de 63%, ce qui a contribué à noyer le marché. Avec 24% de la production mondiale, le pays est alors devenu le premier producteur d’uranium.
Deux raisons de croire à un rebond des cours :
▪ La stratégie kazakh n’est pas durable. Sa production n’augmentera que de 30% cette année.
▪ Le deuxième point est plus structurel : l’offre mondiale va avoir de plus en plus de mal à répondre aux besoins des émergents.
C’est probablement le moment de rentrer sur le marché.
Essoufflement de la production actuelle
La consommation actuelle est de 168 millions de livres d’uranium.
La production primaire, déjà à la peine, ne représente que deux tiers des besoins.
Prévu pour passer de 107 à 115 millions de livres en 2011, la production des mines devrait commencer à baisser d’ici quelques années. Après une hausse de 12% en 2009, la production devrait
progresser de seulement 4% en 2010.
Côté réserves secondaires, qui couvrent un tiers des besoins, les perspectives ne sont pas plus optimistes. Moscou a annoncé la fin de son programme de désarmement « Megatons to Megawatts » en
2013. Ce programme fournissait autour de 13% de la production mondiale.
En parallèle, le nucléaire séduit de plus en plus
Les projets de réacteurs se multiplient. Actuellement 436 centrales sont en fonctionnement. Ce nombre devrait augmenter de 35% au regard des projets en cours.
En conséquence, 59 millions de livres devront être produites annuellement sur 10 ans pour répondre à l’augmentation de la demande !
Pas de Peak Uranium à l’horizon
Tordons le cou à la théorie du Peak dans l’uranium. Les ressources existent, et en abondance !
En 2007, la demande en uranium était de 70 000 tonnes. Selon le Commissariat à l’Energie Atomique, les réserves globales exploitables sont estimées à 5,5 millions de tonnes. Les ressources
non-découvertes ou présumées sont estimées à 10,5 tonnes.
Donc tout est affaire de prix. Et aujourd’hui, force est de constater qu’ils lambinent encore à 40 $ l’once.
Hausse des prix, unique solution devant la pénurie
Une augmentation des prix, pour cohérente qu’elle soit, est surtout obligatoire. Cette augmentation apparaît comme la seule façon d’assurer une rentabilité suffisante aux mines, et ainsi de
combler le déficit mondial d’offre en minerai à moyen terme.
Le hedge fund canadien Salida Capital table sur l’once d’uranium à 100 $, lorsque que le marché secondaire de l’uranium sera asséché. Autour de 2013… C’est demain !
Demain, nous nous intéresserons à l’offre. La situation du marché, les principaux acteurs, les minières qui ont le vent en poupe.
A demain.
Florent Detroy
Source http://www.edito-matieres-premieres.fr/1291/energies/uranium/minieres-nucleaire-kazakhstan.html
L’once valant 31,1035 g et la livre (lb) 453,59243 g,un objectif 2013 de 100 $ l’once nous mettrait la livre à 1458 $!
Soit le dollar va sacrément décrocher,soit Florent Detroy s’est laissé emporter par son optimiste…
C’est effectivement la tonalité générale de son article.En dehors du fait que le réchauffement climatique et la lutte contre l’effet de serre ont perdu de leur urgence médiatique pour laisser la
place à l’effet de serrage des finances publiques (et des nôtres!) certaines assertions me paraissent un peu partiales.
La comparaison des prix du kwh (nucléaire,charbon,gaz) est à relativiser (shale gas américain ou gaz conventionnel européen acheté au prix fort à Gazprom,à l’Algérie ou à la Norvège) et les coûts
induits du nucléaire sont souvent escamotés (retraitement,enfouissement,dissémination,maladies…) .
La technologie du nucléaire,par son coût initial,sa durée de mise en oeuvre et les exigences qu’elle impose n’est pas à la portée de tous les états,particulièrement les émergents de
second rang.Encore moins ceux,et ils sont nombreux dont la stabilité politique est aléatoire.S’emparer d’une centrale à gaz pour un groupe extrémiste n’aura guère de portée,il en ira
autrement d’une centrale nucléaire qui représente une cible de choix dont certains ont déjà dû étudier le plan d’attaque.
Par ailleurs,il faut tenir compte de la volonté d’indépendance énergétique des pays.Le Brésil mise beaucoup sur l’hydroélectricité,comme le Canada,alors que la Chine est bien pourvue en
charbon et les USA en shale gas.Dans un monde idéal,le nucléaire est sûrement la solution temporaire à la voracité énergétique des émergents.C’est le moyen de prolonger les ressources
fossiles et particulièrement le pétrole dont l’usage devrait être réservé au transport et à la chimie,en attendant mieux.Mais nous ne sommes pas dans ce monde idéal.
PS: J’ai un peu suivi les péripéties de la construction de l’EPR finlandais.Pays politiquement stable,législation rigoureuse,entreprises fiables à priori,sauf que pour tirer les coûts,on est
allé chercher des sous-traitants polonais ou baltes moins regardants sur le ciment et le ferraillage…A moins que ce soit un problème de traduction! La commission finlandaise n’a pas laissé
faire,mais demain au fin fond de l’Asie centrale? En tout cas une mauvaise vitrine pour Areva.