Le Dow Jones ne sera pas divisé par 4.

Par Jean Christophe Bataille

Un billet rapide pour donner mon avis sur un article publié sur Tropical : Un siècle d’évolution du ratio dow jones / PIB. La considération historique du ratio Dow Jones sur PIB a-t-elle un sens dans l’économie mondialisée d’aujourd’hui ? Le PIB est par définition la valeur totale de la production interne de biens et services dans un pays donné au cours d’une année donnée par les agents résidant à l’intérieur du territoire national. La mondialisation a transféré la plus grande partie de l’appareil de production américain chez les émergents et les profits des entreprises américaines sont réalisés pour une bonne partie à l’extérieur souvent en joint-venture avec des sociétés étrangères et ne sont pas comptabilisés dans le PIB. Le volume des biens et des services réalisés par les très grosses sociétés du Dow est donc différent, bien supérieur à sa participation au PIB US. Cette indicateur n’a tout simplement aucune valeur aujourd’hui. Un matching avec le PNB aurait déjà été plus pertinent quoiqu’inexact du fait, entre autres, des nombreux outils de défiscalisation dont disposent les grosses entreprises comme les prix de transfert vers les paradis fiscaux. Je ne dis pas que les valeurs du Dow ne baisseront pas en dollar constant. Je le pense au contraire, mais elles ne seront certainement pas divisées par 4 et encore moins en nominal du fait de la stagflation à venir.

13 réflexions au sujet de « Le Dow Jones ne sera pas divisé par 4. »

  1. mise au point… c´est pas tres sympa pour Loic, ca.
    je trouve qu´il aurait été plus correct de laisser un commentaire sur son blog, enfin c´est vous qui voyez…

  2. ah ok, je comprends maintenant (je me demandais en fait pourquoi je ne voyais plus tes messages sur tropical), c´est dommage car l´échange était interessant, mais bon c´est bien d´avoir fait un
    nouveau blog avec tes idées, tres interessantes aussi d´ailleurs. Moi j´ai rarement le temps de lire les commentaires donc ca m´arrange en fait car je ne rate pas les articles ;)

  3. je reconnais l’excès pour ce cas; cependant si les les produits de taux venaient à voir leur taux grimper( krach obligataire), cela n’aurait il pas un impact sur la valeur des actions (la prime de
    risque devrait augmenter). Dans ce cas le PIB (qui n’est pas très représentatif , j’en conviens) viendrait à croitre( chute de la monnaie $ si c’est elle qui lache) et le S&P monterait (qui est
    + représentatif). je verrai bien un PIB qui croitrait + vite que le S&P (car atteint par la hausse de prime, non?!).
    où mon raisonnement flanche t’il?
    le krach obligataire est le truc qui m’inquiète le + (même si je pense qu’il n’arrivera pas de sitôt….)

  4. Bonsoir Fab de Nice,
    Les USA doivent émettre l’an prochain 1500 milliard de $ de nouvelles dettes sans compter celles qui pourraient devenir nécessaires en cas de nouveaux plans de soutien aux banques. Le krach
    obligataire se produira si elles ne trouvent pas preneur et si les mesures non conventionnelles se révèlent insuffisantes. Dans ce cas, les actions peuvent dans un premier temps chuter puis flotter
    dans un second temps.
    Seules l’or, les MP en particulier le pétrole, les émergents à plus long terme et les obligations indexées tireront leur épingle du jeu en monnaie constante.
    Le PIB US devrait lui diminuer ou au mieux rester stable car le financement long terme de l’économie deviendrait plus couteux.

  5. Bonsoir,

    Je reconnais sans complexe et avec beaucoup d’humilité que les mécanismes monétaires ne sont pas mon point fort. Les phénomènes d’inflation, création monétaire, krach obligataire et consors sont la
    spécialité indéniable de Jean-Christophe.

    Pour autant, j’abonde dans son sens lorsqu’il critique certaines positions extrêmes qui prédisent un niveau des indices boursiers divisés par 4. Il est possible pour se faire de prendre l’exemple
    du CAC40 : un CAC à 950 points (3800/4) a-t-il un sens?
    Les partisans d’un tel effondrement avancent souvent comme argument majeur le délitement des monnaies, la chute de confiance brutale envers les monnaies, et la hausse subite des rendements
    obligataires. De tels phénomènes peuvent-ils conduire à un effondrement de l’ensemble des titres cotés en bourse? Je ne crois pas.
    Mon raisonnement est relativement simple, mais efficace : lorsque l’inflation ou la situation monétaire (défiance généralisée envers les monnaies) s’installe, la majorité des opérateurs tentent de
    se prémunir des effets néfastes de l’inflation et de convertir le « vecteur d’échange » qu’est la monnaie en « contrepartie réelle ».
    Cette contrepartie peut revêtir différents aspects, sous forme d’immobilier, de terres agricoles, de métaux précieux, etc. Or on oublie un peu vite qu’une action, essentiellement, est une
    contrepartie matérielle, sous la forme d’une participation à une société.
    S’il est vrai qu’une forte inflation pénalisera grandement de nombreuses sociétés, cette inflation ne signifiera pas leur arrêt de mort. Si le cours des actions peut baisser en monnaie constante,
    il n’est pas certain (bien au contraire) qu’il baisse en monnaie courante.
    Enfin, une inflation par les coûts chère à Jean-Christophe sera à même de profiter largement aux sociétés impliquées directement ou indirectement dans la hausse de ces coûts, principalement le
    secteur énergétique.

    Mes arguments sont peut-être faux, sur ce thème j’accepte de revoir ma copie.

    Je conçois que certaines entreprises du CAC40 puissent disparaître, soit du CAC40, soit tout court en faisant faillite et/ou en subissant une restructuration qui les excluent de la cote principale
    : Lvmh, Peugeot, Alcatel, Dexia…
    Mais il m’est très difficile de croire que d’autres entreprises très solides au chiffre d’affaires presque insensibles aux crises puissent coter 4 fois moins que leur cours actuel (qui, pour
    certaines d’entre elles, a déjà considérablement baissé) : France Telecom, Total, Essilor.

    Evoquer une disparition de telles sociétés revient à évoquer une désagrégation totale de la société civile toute entière. Dans ce cas de figure extrême, selon mon concept de hiérarchisation des
    priorités, ma préoccupation principale ne sera pas de tergiverser sur le niveau des indices boursiers mais plutôt de garantir mon approvisionnement en nourriture…

    Cordialement,

    Daniela

  6. En tous cas on etait bien parti au mois de Mars pour aller tres bas…les banques centraled ont in extremis sauve l’economie mondiale d’une chute catastrophique. La contagion de la fracture
    financiere avait commencer a touche les entreprises…n’oubliont pas que d’une maniere synchroniser les etats sont aussi venu a la rescousse.

    Donc ca c’etait en Mars, maintenant on pourrait se dire et si cela rechuter, que se passerait il? les banques centrales peuvent « imprimer » tant qu’ils veulent mais si la situation economique de
    deteriorise alors qui voudras emprunter? comment le credit pourrait etre relancer dans une situation ou le chomage croitrait a des niveaux insoutenable….

    Maintenant le prochain epicentre pourrait etre la chine…qui sait?

    Comme on dit « never say never »…un cac a 1500…he bien je l’attends, cela sera mon « black swan »…l’opportunite du siecle?

  7. Daniela, ce message pour toi, modère-moi vite s’il te plait, car ce n’est vraiment que pour toi.

    Simplement pour te dire ceci : j’aime te lire, car j’aime le fond de ce que tu écris. C’est la forme qui me gêne, et, comme j’ai une solide formation littéraire et une bonne expérience de
    rédacteur, j’aimerais te faire part d’une critique et de quelques astuces :

    Ton style est trop touffu et alambiqué, il n’est pas assez synthétique.

    C’était la critique. Je prends ton dernier paragraphe comme exemple :

    « Evoquer une disparition de telles sociétés revient à évoquer une désagrégation totale de la société civile toute entière. Dans ce cas de figure extrême, selon mon concept de hiérarchisation
    des
    priorités, ma préoccupation principale ne sera pas de tergiverser sur le niveau des indices boursiers mais plutôt de garantir mon approvisionnement en nourriture…
    « 

    Ma version :

    « La disparition de telles sociétés n’est envisageable que dans des cas, extrêmes, de chaos social. Ma priorité sera alors de me nourrir, pas de chipoter sur les indices boursiers. »

    Voilà, je ne sais pas si mon texte colle à 100% avec le fond de ta pensée, mais, bon, tu as l’idée.

    Voici mes astuces :

    Tant que tu peux, raccourcis ton texte. Tu gagneras du temps à la rédaction et tes idées seront plus percutantes, car plus accessibles. Pour cela il faut non seulement choisir – tant que possible

    des mots courts, mais aussi avoir une approche synthétique de ton texte.

    Il s’agit, avant de rédiger, de noter les trois – quatre idées ou informations fortes que tu veux faire passer. Fais une liste assez large de mots ou groupe de mots, phrases clé, références qui
    te
    viennent en tête, puis regroupe les, par affinités, en trois ou quatre sous-groupes maximum.

    Ton premier jet pour la rédaction devrait ensuite aller plus vite. Rédige librement, sans trop faire attention au style.

    Ensuite – c’est ce que j’ai fait avec ton texte – relis l’ensemble en diagonale au moins deux fois fois, idéalement trois à quatre fois. Ce faisant, repère les mots et formules redondantes, les
    idées exprimées plusieurs fois, pour les regrouper et / ou les éliminer.

    Les mots de plus de trois syllabes ont toujours un synonyme plus court.

    Eviter en général les adverbes – « certainement, subséquemment, indubitablement ».

    A terme, tu écriras plus vite.

    Voila voila… J’ai d’autres astuces en stock si tu y vois un intérêt.

    merci Daniela, et à bientôt. En ce moment les indices boursiers m’indiffèrent, c’est décidé. Je sors prendre l’air.

  8. A un passant,
    Je comprends ton pessimisme et il est justifié. Je corrigerai toutefois un mot. Il ne s’agit pas de relancer le crédit. Ce serait forcer à boire un âne qui n’a pas soif. Il s’agit de maintenir
    l’accès au crédit. Ce n’est pas la même chose. Je suis d’accord avec toi sur la manque de pertinence des propos entendus dans les médias : relancer l’économie, relancer le crédit etc … En fait
    les banques centrales et les gouvernement n’ont fait que maintenir le système bancaire en vie. Les plans de relances par les infrastructures ne sont que des substituts de prestations sociales si
    les travaux mis en place sont justifiés. Enfin les subventions à la consommation comme la prime à la casse sont à mon avis tout bonnement une connerie.

  9. Bonjour Edgar.

    Ta remarque concernant mon style d’écriture était justifiée. Donc cette remarque justifiée ne doit pas conduire à la modération de ton message. J’essaierai dorénavant de simplifier ma syntaxe.
    J’aime un peu trop les adverbes, je le reconnais.
    Puisque vous êtes les lecteurs, il est tout à fait normal que vous émettiez des remarques et des suggestions. Au contraire!

    Bonne journée,

    Daniela

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