Krach obligataire ou hausse lente des taux longs ?

Par Jean Christophe Bataille.

Forecast image type

Sortons de l’actualité irlandaise et intéressons-nous aux Etats-unis. Pourquoi les taux longs américains ne montent pas malgré la multiplication des mesures monétaires expansionnistes par la FED ? La baisse historique des rendements obligataires est-elle durable ou cette tendance peut-elle s’inverser brutalement ?

La principale argumentation des déflationnistes a toujours été que si les monnaies étaient émises en excès les taux d’intérêt long terme monteraient et feraient rechuter l’économie.

Dans les faits, les taux longs US ne montent pas pour de nombreuses raisons :

1. Les pays émergents recyclent leurs dollars dans l’achat d’obligations US car c’est le compartiment le plus large d’accès pour les capitaux

2. Pour les émergents, financer la dette US, c’est maintenir leur capacité à exporter en alimentant la croissance des Etats-Unis.

3. Dans cette période d’aversion au risque, les épargnants US préfèrent encore acheter des obligations que les actions qui ont lessivé les portefeuilles pendant la crise de 2008-2009

4. Les banques américaines vendent des obligations américaines à leurs clients car cette distribution est la contrepartie de l’aide que leur a fournie et leur assure la FED.

5. Les caisses de retraites américaines achètent les obligations US car elles n’ont pas vraiment d’autres choix domestiques, entre un compartiment immobilier en pleine déconfiture et un compartiment actions américaines très volatil et au faible potentiel de progression. Seul l’investissement dans les matières premières et les émergents peut diversifier leurs avoirs mais les volumes accessibles en terme de capitalisation ou de dettes de ces compartiments sont pour l’instant encore réduits.

6. Les taux courts sur le dollar permettent d’emprunter à quelques mois de l’argent presque gratuit et de l’utiliser pour acheter des obligations US qui rapportent près de 3 %. Il suffit de rouler les positions court-terme et d’empocher les différentiels de taux. Il est possible de gagner encore plus d’argent en faisant la même chose avec les obligations des pays émergents et en se couvrant contre le risque de change. La trappe à liquidités fonctionne à plein régime !

7. Dès que les maturités longues ne trouvent plus preneur, la FED les achète dans le cadre de son programme d’assouplissement monétaire réduisant l’offre obligataire, permettant ainsi pour le bon déroulement des nouvelles adjudications à taux très bas.

Qu’est-ce qui pourrait faire monter les taux longs US et éventuellement provoquer un krach obligataire ?

1. L’augmentation en volumes des compartiments obligataires et actions des émergents qui siphonnerait les capitaux occidentaux. Le rythme des émissions et des introductions n’est cependant pas suffisamment élevé pour faire concurrence aux marchés occidentaux.

2. Un découplage complet des émergents qui n’auraient plus besoin d’exporter vers l’occident et commerceraient entre eux sans perte de croissance. On n’en est pas là mais le mouvement est en train de s’amorcer …

3. Une diminution de l’aversion au risque mais dans le contexte financier international, elle devrait se prolonger.

4. Aucun changement n’est à attendre du coté de l’alliance FED et système bancaire. Leur complicité est largement établie.

5. Les caisses de retraites vont être obligées de rester dans la même logique.

6. Les taux courts ne sont pas prêts de monter.

7. Combien de temps les marchés supporteront la monétisation des devises occidentales : probablement plus longtemps qu’on ne le croit grâce à 1, 2, 3, 4, 5, 6 …

Les taux d’intérêt vont-ils augmenter significativement à court terme ? 

D’après ce que je viens d’énoncer, les taux d’intérêt long terme semblent avoir encore une capacité à rester relativement bas pendant un moment en occident. Nouriel Roubini pense, lui, qu’un krach obligataire est imminent et sera déclenché par le rééchelonnement de la dette d’un grand état américain. Pourquoi pas ! Et dans ce cas, on pourrait assister à une véritable fuite devant la monnaie avec hyper inflation … Mais le Qantitative Easing n’a-t-il pas pour objectif de monétiser également les dettes des collectivités territoriales américaines ? Ensuite, on l’a bien vu avec la Grèce et l’Irlande, une défaillance de la Californie, par exemple, serait-elle suffisante pour faire exploser les taux longs aux USA ? Si ce n’est pas le cas, la bulle sur les émergents et les matières premières pourrait avoir encore du chemin à parcourir. Et son corollaire, l’inflation importée aurait le temps de croitre et embellir avant que l’on ne jette le dollar aux orties. Cette inflation est en tout cas de plus en plus palpable en France. Quand on analyse les prix depuis 10 ans, on comprend très vite que les indices ne veulent plus rien dire … Si j’avais un conseil à donner à Ben Bernanke pour faire démarrer une spirale inflationniste, je lui dirais de revenir au calcul des IPC de 1980, les salariés se rendraient vite compte que leur pouvoir d’achat est en train de fondre en termes réels. Si cette spirale se déclenchait, nul doute que les taux longs finiraient par monter mais le différentiel de taux avec l’inflation pourrait rester faible pour les raisons citées précédemment.

Sur l’échiquier international, comment peuvent répondre les pays émergents et les pays producteurs de matières premières à l’inflation générée chez eux par l’excès de création monétaire occidentale ? 

1. Une hausse des taux courts.

2. Un renforcement des ratios de solvabilité bancaire et une limitation de l’octroi de crédit.

3. Une augmentation progressive des salaires et du système social pour développer le marché intérieur et les capitalisations boursières locales.

4. Une hausse de leur monnaie.

5. Un contrôle des changes.

6. Une taxation des capitaux étrangers.

Que se passerait-il en occident selon les réactions monétaires des émergents ?

1 et 2. La hausse des taux courts et le contrôle du crédit qui est déjà dans les tuyaux dans un certain nombre de pays ( Australie, Chine, Inde) pourraient occasionner soit :

– Une baisse de la croissance des émergents. Mais si la désinflation est bien conduite dans les BRICS, la croissance économique devrait rester largement suffisante pour tirer l’économie mondiale, être plutôt vertueuse et devenir plus autocentrée. En revanche, cela n’empêcherait pas les prix à l’importation dans nos pays de grimper. La raison est simple : pour que les prix des matières premières et les salaires n’augmentent plus, il faut que le taux de croissance mondiale soit inférieur à 3 %. Or on sait que le dynamisme des pays émergents ne peut laisser durablement la croissance mondiale sous ce niveau.

 – Un effet dépressif pour toutes les économies si la désinflation est mal pilotée dans les BRICS. Le monde occidental pourrait plonger dans la déflation mais, on l’a bien vu en 2008-2009, le dynamisme des émergents n’est que peu altéré par les problèmes occidentaux. Même en période de crise, la consommation de base des USA et de l’Europe leur suffit à assurer le fond de leur croissance et le dynamisme de leur consommation intérieure fait le reste. La croissance chinoise est actuellement beaucoup plus proche des 10 % que de zéro … Ce n’est donc pas l’hypothèse la plus plausible et dans tous les cas, les émergents préfèreront largement supporter un peu d’inflation que stopper la croissance mondiale.

3 et 4. Ces évolutions qui paraissent inévitables en Chine ou ailleurs exporteront de l’inflation vers nos pays.

5 et 6. Ces mesures déjà prises au Brésil et envisagées par plusieurs autres pays maintiendraient les liquidités émises en occident alimentant la hausse des prix chez nous par inflation monétaire directe.

10 réflexions au sujet de « Krach obligataire ou hausse lente des taux longs ? »

  1. Sur le sujet, un article intéressant d’AOF ce matin 

     

    (AOF / Funds) – « Les statistiques économiques meilleures que prévu et la détermination sans faille de la Fed créent certes des conditions financières plus favorables, mais les investisseurs ont
    tendance à beaucoup trop considérer la deuxième phase d’assouplissement quantitatif (QE2) comme un avantage sans aucune contrepartie pour les actifs risqués », estime Frédéric Buzaré, responsable
    de la gestion actions de Dexia AM.

     

    « Certains parlent même d’une nouvelle situation économique satisfaisante généralisée (sweet spot) pour les actions dans la mesure où le ralentissement de l’activité n’a été rien d’autre qu’une
    simple pause dans le cycle durable de la reprise et où des taux d’intérêt réels négatifs sont particulièrement de bon augure pour les actions. »

     

    « Aveuglés par cette seconde phase d’assouplissement quantitatif, les investisseurs ont ainsi en grande partie fait fi du retour sur le devant de la scène de la crise de la dette souveraine, comme
    en ont témoigné les nouveaux niveaux record atteints par les spreads de la dette irlandaise et portugaise. La situation a semblé connaître une amélioration après le sauvetage résolu de la Grèce
    au début du mois de mai et la création du Fonds européen de stabilité financière (FESF). »

     

    « La situation couvait depuis un certain temps dans les pays périphériques, en l’occurrence en Irlande et au Portugal. Depuis mai, des changements sont intervenus. L’Allemagne a plaidé en faveur
    d’un fonds de sauvetage permanent (le FESF était supposé prendre fin en décembre 2013) afin de prendre le relais du FESF. Bonne nouvelle s’il en est, mais dans le cadre de l’accord, les autorités
    allemandes ont également souhaité que les détenteurs d’obligations ne soient pas les seuls à assumer tout le risque et acceptent une marge de sécurité dans l’éventualité où un pays en vient à
    être aux prises avec des difficultés budgétaires. L’Allemagne a essayé d’imposer l’application d’une taxe au moyen de laquelle l’Union européenne pourrait sanctionner un pays ne respectant pas
    ses objectifs de déficit. »

     

    « Nous avons à plusieurs reprises indiqué que le risque souverain allait subsister pendant un certain temps si seules des solutions à court terme étaient mises en oeuvre en lieu et place des
    nécessaires réformes structurelles. Les investisseurs ont également fait abstraction du revers de la médaille du QE2 qui a pris la forme d’un regain de tensions sur le marché des changes. Presque
    chaque grande économie cherche, d’une façon ou d’une autre, à limiter le risque de sa devise ou même à la faire baisser afin d’offrir un certain ballon d’oxygène à ses exportations et
    l’assouplissement des banques centrales a, en règle générale, eu pour conséquence de pousser une devise à la baisse. »

     

    « La seconde vague d’assouplissement quantitatif est susceptible de se traduire par des flux de capitaux encore plus importants en direction des pays émergents qui, selon nous, auront bien des
    difficultés à les contenir. Tout donne ainsi à penser que ces afflux de capitaux ont de grandes chances de faire s’accroître la masse monétaire dans ces pays où les conditions monétaires sont
    déjà extrêmement accommodantes. En conséquence de quoi, les marchés émergents, particulièrement ceux d’Asie hors Japon, sont en passe de connaître une bulle des actifs, bulle dont nous ne sommes
    peut-être qu’au tout début. »

     

    « Si suivre la situation de la demande finale est toujours important, nous sommes néanmoins convaincus que ce sont les anticipations inflationnistes qui constitueront le principal indicateur à
    surveiller pendant un certain temps. Le mécanisme le plus important pour que l’assouplissement quantitatif fonctionne continue d’être des prévisions d’une accélération de l’inflation ou la
    disparition des anticipations déflationnistes. En abaissant les taux d’intérêt et la valeur des devises, de même qu’en augmentant la masse monétaire, les banques centrales orientent ainsi à la
    hausse le risque d’une poussée de l’inflation à l’avenir. »

     

    « De plus, compte tenu des niveaux d’endettement aussi élevés, les autorités monétaires dans leur ensemble sont bien plus susceptibles de vouloir faire en sorte que l’inflation s’accélère plutôt
    que de laisser le risque déflationniste s’ancrer durablement. Le QE2 a déjà eu les effets attendus sur les prix des actifs et les anticipations inflationnistes. Dans ces conditions, les marchés
    d’actions se retrouvent à court de munitions à court terme et vulnérables à toute nouvelle source de déception, surtout sur le front du risque souverain et de ses conséquences sur le système
    bancaire. »

     

    « Restaurer la confiance est toujours indispensable à la reprise des marchés et la deuxième phase d’assouplissement quantitatif est loin d’être la panacée. Des multiples de valorisation
    modestement à deux chiffres sont le témoignage du manque de confiance des investisseurs et de prévisions d’un scénario de marché défavorable reflétant soit une inflation excessive soit une
    déflation. Les bénéfices des entreprises sont de bonne facture et même meilleurs que ce que l’on avait pu le plus souvent craindre. En conséquence, ce ne sont pas les bénéfices qui constituent le
    sujet de préoccupation, mais plutôt leur viabilité et la capacité des autorités monétaires à parvenir à créer un environnement propice à la confiance. »

     

    « Une situation économique satisfaisante généralisée (sweet spot) pour les actions n’est pas un voeux pieux, mais des avantages sans contrepartie et plus de réformes structurelles seront
    nécessaires à un retour durable des investisseurs finaux sur les marchés d’actions qui, dans leur grande majorité, se montrent encore peu convaincus du caractère positif de la prochaine décennie
    pour les actions. Alors que le cycle économique n’est pas si déplorable, une politique monétaire proactive et énergique ne pourrait-elle pas, au final, apporter plus de problèmes que de solutions
    aux marchés d’actions ? »

     

    « La deuxième vague d’assouplissement quantitatif sera efficace pour les actifs r

  2. « Le langage utilisé par la Fed lie étroitement la poursuite de ses achats à ses objectifs d’inflation. Il est encore impossible de se prononcer sur l’efficacité de cette nouvelle initiative
    monétaire, mais certaines remarques valent néanmoins d’être notées. La courroie de transmission entre la politique monétaire accommodante et le marché immobilier résidentiel est rompue et c’est
    pourtant généralement l’un des liens les plus solides afin de donner un coup de fouet à une reprise économie. En moyenne, le marché immobilier a ajouté 0,9% à la croissance trimestrielle grâce à
    la seule construction résidentielle au cours de la première année d’expansion ayant fait suite à chacune des reprises intervenues auparavant depuis 1960. »

     

    « Cette nouvelle phase de politique monétaire non conventionnelle comporte bel et bien de considérables risques, mais faire pencher la balance en faveur de l’inflation devrait permettre de
    renforcer l’attractivité des actions en tant qu’actifs réels par rapport aux obligations en tant qu’actifs nominaux. Au-delà de toute logique, la décision de la Fed relève plutôt d’une stratégie
    politique plutôt que d’une décision financière. »

     

    « Alors que la liquidité est déjà plus qu’abondante dans l’économie, pour quelle raison la Réserve fédérale se lance-t-elle dans une seconde phase d’assouplissement quantitatif ? La Réserve
    fédérale se retrouve prise à son propre jeu en suscitant des espérances qu’elle pourrait décevoir si le QE2 ne parvient pas à restaurer la confiance des entreprises, mais il semble cependant que
    faire quelque chose est toujours mieux que de ne rien faire, particulièrement compte tenu du niveau élevé des attentes. Nous pensons sincèrement que la Réserve fédérale va continuer d’acheter des
    obligations jusqu’à ce que l’inflation repasse au-dessus du seuil de 2%. »

     

    « L’augmentation de la liquidité à l’échelle mondiale est impressionnante, et ce, même si l’Europe semble commencer à faire cavalier seul en adoptant une stratégie inverse. La liquidité n’étant
    plus le problème contrairement à la situation qui prévalait en mars 2009, elle ne saurait donc être la solution. En outre, une liquidité trop abondante commence en elle-même à devenir un
    problème. Les effets négatifs d’une seconde phase d’assouplissement quantitatif peuvent aller bien au-delà de l’analyse coût-avantage faite par Ben Bernanke lors de son discours à Jackson Hole.
    Le président de la Réserve fédérale y a mis en évidence deux risques principaux accompagnant de nouveaux achats de valeurs mobilières à long terme. »

     

    « Premièrement, la banque centrale ne connait pas avec précision l’effet des changements dans les titres qu’elle détient sur les conditions financières. La principale conséquence serait
    probablement d’accélérer la hausse des prix des actifs et les conditions propices à la formation d’une bulle du crédit : des rendements peu élevés à l’échelle mondiale, des spreads de crédit
    réduits et une demande de crédit excédentaire par rapport à l’offre. Le deuxième risque se rapporte à la confiance à l’égard de la capacité de la Réserve fédérale à sortir de sa politique
    monétaire accommodante et à diminuer la taille de son bilan. A lui seul, l’assouplissement quantitatif apparaît incapable de conduire à une croissance du crédit, alors même que le problème à
    l’heure actuelle n’est plus du côté de l’offre, mais bien de la demande. »

     

    « La majeure partie de l’augmentation du bilan de la Fed demeure sous la forme de liquidités et non de prêts. Les prêts bancaires figurent au nombre des indicateurs clés à surveiller afin
    d’évaluer si oui ou non l’assouplissement quantitatif a un impact positif sur l’économie réelle. Dans son dernier communiqué, la Réserve fédérale a retiré la phrase les prêts bancaires ont
    continué à baisser, de même que l’indicateur composite d’UBS a montré que les conditions d’octroi des crédits s’étaient assouplies au troisième trimestre après quatre années de durcissement. Si
    l’enquête révèle une poursuite de cette amélioration lors de sa publication d’ici les deux à trois prochains jours, elle permettra ainsi d’étayer un peu plus la probabilité d’une croissance de la
    production et d’une amélioration de la situation de l’emploi au cours des trimestres à venir. »

     

    « Outre l’augmentation des prix des matières premières, l’effet le plus visible de l’assouplissement quantitatif est la vague de liquidités frappant des marchés émergents qui n’en avaient nul
    besoin. Les nouveaux prêts accordés dans les économies émergentes renouent déjà avec les très forts taux de croissance qui étaient les leurs en 2007, alors même que la reprise du crédit n’est
    toujours pas au rendez-vous dans les pays développés. »

     

    « Le point le plus important découlant de la seconde vague d’assouplissement quantitatif est celui concernant les devises. En effet, les investisseurs commencent à soupçonner que la baisse des
    devises dans les pays prenant des mesures d’assouplissement quantitatif tels que le Royaume-Uni ou les États-Unis aura des répercussions sur la compétitivité ailleurs. Dans le passé, certaines
    tentatives d’assouplissement quantitatif se sont révélées être efficaces, mais également plutôt isolées. Mais, cette fois-ci, compte tenu du nombre important de pays à se lancer dans un programme
    d’assouplissement quantitatif en même temps, abaisser les taux de change va constituer un facteur de transmission décisif et, ce faisant, atténuer son impact potentiel dans le même temps. »

     

    « Dans ces conditions, au moment où les marchés s’inquiètent d’un retour de l’assouplissement quantitatif, le risque d’un contrôle des capitaux dans les pays émergents se fait plus menaçant. Le
    risque inflationniste qui va revenir sur le devant de la scène au cours des prochaines semaines est jusqu’à présent en grande partie passé sous silence par les investisseurs. L’IPC s’établit
    désormais à 4,4% en Chine, contre 3,6% le mois dernier. De nouveaux relèvements des taux d’intérêts sont plus que probables et les investisseurs font preuve d’une bien trop grande insouciance à
    cet égard. »

     

    « Ils devraient ne pas oublier l’une des principales règles empiriques de base appelée la trinité impossible : dans un contexte de liberté des capitaux, une politique monétaire indépendante ne
    peut pas coexister avec des taux de change fixes. La situation est devenue intenable mais, jusqu’à présent, les pays asiatiques répugnent à laisser leurs devises s’apprécier face au dollar
    américain. De nouvelles tensions commerciales ou de change semblent donc probables. »

  3. Si, c’est possible;

    En vendant les actifs de l’état (participations dans les grandes entreprises, privatisation…) plus un peu de patrimoine (Or de la banque de France + quelques chateaux et oeuvres d’arts) la
    dette est remboursée en 24H.

    Mais faut-il en arriver là ?

  4. Eh bien c’est simple la Banque de France monétise tout le déficit annuel  et  fournit gracieusement autant d ‘argent qu ‘il faut pour rembourser la dette . C ‘est simple
    non  ? C’est vraiment bizarre que personne n ‘y ait pensé avant : – )

    Un p’ti problème quand même  :  L ‘inflation  : A ce régime là c ‘est le Zimbabwe qui nous attend  …

    On retrouve aussi cette rhétorique chez Melanchon  . Les extrêmes se rejoignent  Ca peut marcher auprès de gens qui ne comprenent pas l économie . A suivre

    Par contre pour l ‘histoire , c’est la loi de Pompidou-Giscard de 1973 qui casse le lien entre la banque de france et le gouvernement francais  …. 

    Au final Marine LePen est pro Ben Bernanke !     

     

  5. Un billet sur le forum monétaire qui pousse vraiment à la réflexion :

    Ceux qui trouvent rassurant que la BCE ait décidé de se lancer, à la suite de la Federal Reserve US, dans le Quantitative Easing illimité (comme vient de l’expliquer J.C. Trichet) pour
    soi-disant tenter d’éviter l’effondrement de la zone euro ont tort. Parce que, non seulement, cela n’empêchera pas l’incendie des défauts de paiement virtuels ou réels de se propager au Portugal,
    puis à l’Espagne, à l’Italie et autres dont les niveaux d’endettement sont insupportables, mais encore, parce que les dizaines de milliards d’euros supplémentaires créés ex nihilo pour que la BCE
    achète toutes les obligations d’Etat des PIIGS (sans compter leurs dettes bancaires) ne manqueront pas de provoquer une forte chute de l’euro, donc une fuite des capitaux étrangers encore placés
    dans la monnaie unique européenne. Sans compter le risque d’inflation monétaire majeure que cette politique monétaire ultra laxiste européenne induira. Ce qui, à un certain moment, conduira
    l’Allemagne à sortir de l’euro parce qu’elle n’acceptera pas de se retrouver dans une situation du type République de Weimar, du fait de l’irresponsabilité des autres Etats-membres de l’euro zone
    comme de la Banque centrale européenne.

    La BCE ne peut pas pratiquer la même politique monétaire de QE massif à laquelle vient de se livrer la Federal Reserve US parce que l’euro, contrairement au dollar US, ne jouit pas du
    statut de monnaie mondiale et qu’il n’est pas supporté par la Chine et autres pays émergents qui sont contraints -en toutes circonstances- de soutenir le dollar US, monnaie dans laquelle ils
    détiennent près de 70% de leurs réserves de change. Il n’y a pas d’autre solution pour l’euro zone que d’organiser le défaut ordonné (restructuration) des dettes de ses Etats-membres comme de
    laisser ceux qui ne pourront jamais revenir aux critères de Maastricht et autres pactes ou traités européens reconstituer leurs monnaies nationales d’antan pour les dévaluer et ainsi rétablir
    leur compétitivité, quitte à ce qu’ils conservent l’euro comme monnaie commune et non plus unique (ce qui sauverait les apparences).

    Faute de quoi, la zone euro entrera dans une récession économique prolongée avec un chômage de masse et une paupérisation croissante de ses populations, par suite des politiques de
    rigueur extrême que ses Etats-membres devront mettre en place pour des années comme contrepartie des financements qu’ils auront reçus des Etats encore préservés et du FMI (à l’instar de la Grèce,
    de l’Irlande ou de l’Islande). Et la décadence européenne entrera dans une spirale sans fin. L’entêtement irresponsable des dirigeants européens à maintenir contre vents et marées une monnaie
    unique qui ne convient à aucun de leurs pays aurait alors raison de l’Union européenne elle-même qui ne pourra pas subsister si le maintien de ladite monnaie conduit presque tout le continent à
    la dépression. A l’opposé, en finir avec l’euro de façon ordonnée ne tuerait pas l’UE mais la sauverait.

  6. Proposition : LEs bonds du tresor de la CEE

    http://www.lexpansion.com/economie/des-obligations-europeennes-pour-sauver-la-zone-euro_244571.html

    Bon, tant que l’Allemagne est contre, ca ne se fera pas, et c’est fort dommage pour les pays qui empruntent a + de 4%; mais on ne va pas empecher les banques de se gaver sur le dos des
    contribuables europeens quand meme ! ;p

     

    Perso je suis pour le rachat des deficit courant par les banques centrales avec des taux faibles. Ca ferait certes un peu d’inflation, (et raboterait mes economies – sic) mais 10% d’augmentation
    de masse monetaire par an

    1) Ca revient a restructurer la dette avec – de manifs que les plans de rigueur

    2) C’est soutenable (cf l’inflation galopantes des annees 70, ou les 50% d’inflations des 3-4 annees d’apres guerre)

    3) Le risque de Zimbabwee-bis (ou plutot d’Argentine-bis) me parait beaucoup + eleve si un pays n’arrive plus a revendre ca dette sur les marches.

     

    Bonne nuit

    DDL

  7. http://www.lepoint.fr/economie/l-europe-tombe-d-accord-sur-une-revision-du-traite-de-lisbonne-16-12-2010-1276423_28.php

    => 1 pas dans la direction de la creation d’un fond de soutien europeen permanent. Je me demande si je verrai une CEE federale et federee de mon vivant. J’y crois peu, il me reste moins d’un
    siecle a vivre ^_^.

     

    Sinon la BCE lance une augmentation de capitale pour 5 milliard d’euros.

    http://www.lepoint.fr/economie/la-bce-lance-la-plus-grande-augmentation-de-capital-de-son-histoire-16-12-2010-1276269_28.php

    J’avoue ne pas trop saisir pourquoi. Ne peut-elle pas imprimer a volonte ? Et puis, dans la serie « je te tiens, tu me tiens, par la barbichette », les pays d’Europe etant endettes a environ 2 ans
    de PIB (dettes publiques+privees), sur les 5 milliards souscrits, ca en fera 3.6 qui le seront avec de la dette, alors je ne vois vraiment pas l’interet…

Répondre à ddl Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *