Formation CFD et FOREX – N° 7 – Money management à risque constant

Par Jean Christophe Bataille

CFD

Ce chapitre  est très important. Une fois admise l’idée qu’il est stupide et suicidaire de trader avec du levier sans stop loss (pari pourtant tenté par de nombreux particuliers), le money management va s’attacher à minimiser et lisser le risque pour chaque trade.

Ces conseils sont valables pour la spéculation FOREX et CFD mais également pour les turbowarrants et les trackers à partir du moment où le levier dépasse 1.

Les deux règles fondamentales du money management :

1. Le pourcentage de chaque trade par rapport au montant total du capital réservé à la spéculation ne doit pas dépasser 2 %.

La raison est simple : cela permet de réaliser au moins 50 trades si ceux-ci s’avéraient tous perdants. C’est donc une marge confortable en cas de draw down conséquent (baisse du compte broker) à la suite de vents contraires, malgré une bonne technique de trading.

2. Le risque de perte pour chaque trade doit être constant.

Par voie de conséquence, chaque trade doit représenter une somme constante égale à 2 % du compte broker. Pour cela, il suffit de calculer le nombre de lots à investir pour chaque trade en fonction de la position du stop.

Voici les formules de calcul qui permettent de déduire le nombre de lots FOREX et CFD à acheter selon l’écart entre la prise de position et le stop pour quatre principaux sous-jacents :

CAC 40 Cash :
Risque accepté = 2% du compte broker
Nombre de lots engagés = risque accepté / écart entre point d’entrée et stop.

France 40 :
Risque accepté = 2% du compte broker
Nombre de lots engagés = (risque accepté / écart entre point d’entrée et stop)/10

EUR/USD :
Risque accepté = 2% du compte broker
Nombre de lots engagés = (risque accepté / écart entre point d’entrée et stop)/100000

Gold
Risque accepté = 2% du compte broker
Nombre de lots engagés = (risque accepté / écart entre point d’entrée et stop)/100

Pétrole WTI ou Oil
Risque accepté = 2% du compte broker
Nombre de lots engagés = (risque accepté / écart entre point d’entrée et stop)/1000

Le mieux est de faire un fichier Excel qui peut à tout moment et très rapidement vous fournir le montant de la somme engagée pour votre trade.

Exemples :

– Pour un compte broker de 2500 euros, mon risque de perte maximum ne doit pas dépasser 2% de 2500 euros soit 50 euros à chaque trade. Je choisis de rentrer short sur le CAC 40 Cash à 3908 points et de positionner un stop à 3931 point dernier point haut atteint par l’indice. La différence entre point d’entrée et stop loss est de 23 points. Le nombre de lots que je vais engager est donc de (50 euros / 23 points) = 2.17 lots soit 2 lots pour arrondir au risque inférieur.

– Pour un compte broker de 10000 euros, mon risque de perte maximum ne doit pas dépasser 2% de 10000 euros soit 200 euros à chaque trade. Je choisis de rentrer long sur le pétrole WTI à 80.65 $ et de positionner un stop à 80.20 $, dernier point bas atteint par l’indice. La différence entre point d’entrée et stop loss est de 0.45 $. Le nombre de lots que je dois engager est donc de (200 euros / 0.45 points) / 1000 = 0.44 lots soit 4 mini-lots (un dixième de lot) pour arrondir au risque inférieur.


Benchmark money management CFD versus Turbo

Le calcul de l’importance de la position est beaucoup plus compliqué pour les turbos car il est propre à chaque dérivé dont le levier est difficile à évaluer de façon exact puisqu’il varie en fonction de la distance du sous jacent par rapport au strike, en sachant de plus que cette barrière désactivante vient parasiter le money management.

Ensuite, au delà du money management, la précision des passages d’ordre en particulier en sortie de trade, la programmation du trading, les effets néfastes de la chute récente de la volatilité sur les résultats pour les turbos et la faiblesse des coûts de transaction pour les CFDs donnent
au trading sur FOREX et CFDs un niveau de sécurité et de performance bien meilleur que celui des turbos que je considère aujourd’hui comme des produits à fuir …

Bons trades !

Copyright 2010 Jean Christophe Bataille. Reproduction interdite

18 réflexions au sujet de « Formation CFD et FOREX – N° 7 – Money management à risque constant »

  1. Bonjour JCB et merci pour tes articles très intéressants et ta disponibilité.

    J’ai deux questions sur cet article.

    1- Quand tu dis :
    « Ces conseils sont valables pour la spéculation FOREX et CFD mais également pour les turbowarrants et les trackers à partir du moment où le levier dépasse 1.

    1. Le pourcentage de chaque trade par rapport au montant total du capital réservé à la spéculation ne doit pas dépasser 2 %.

    La raison est simple : cela permet de réaliser au moins 50 trades si ceux-ci s’avéraient tous perdants »

    j’ai l’impression que tu raisonnes sur une perte totale du montant investi. Je suppose que tu raisonnes plutôt sur des effets de levier très important. Sur un produit à faible effet de levier et
    sans barrière désactivante, on n’est pas dans cet ordre de grandeur. On peut miser 20% de son capital spéculatif sur une valeur avec un stop loss à -10%, on reste dans les 2% de perte maximum, ce
    qui semble être la conclusion de ton conseil, plutôt que 2% investi. Ou alors il y a une autre raison que je ne comprends pas.

    2- tu parles plusieurs fois de « risque » mais pas d’évaluation de ce risque. Est-ce que tu as en tête ou sur fichier des évaluations des pourcentages de réussite de tes trades ? Sinon tu pars sur
    50% de réussite ?

    Merci encore !
    Cdlt
    P

  2. Bonjour Pariste,

    Je raisonne en terme de risque de perte sur chaque trade quel que soit le dérivé. Le MM te conduit à ne pas dépasser plus de 2% de risque de perte sur ton capital spéculatif à chaque swing avec un
    tracker. Donc si tu as par exemple 200000 euros réservés à la spéculation. Le capital engagé doit être tel que la différence entre ton point d’entrée et ton stop sur le CAC ne puisse pas te faire
    perdre plus de 1000 euros. A toi de faire tes calculs en fonction du levier (2 pour BX4 et L40) et de tes stops. Ca ne veut bien sur pas dire qu’il ne faut jouer que 2 % de son portefeuille
    spéculatif mais cela signifie qu’il ne faut pas en perdre plus de 2 % à chaque trade. En revanche, à moins d’avoir fait ses preuves en trading et d’avoir des gains important et réguliers (ce qui
    n’est pas le cas des swingueurs de Tropical à priori), je conseille de ne pas consacrer à la spéculation plus de 5 % d’un petit patrimoine.

    • bonjours je voudrais savoir celui qui trader en longue therme dois til resperter le pourcantage de ne pas deparser 2pourcent par trade

  3. Pour répondre à ta question sur le rapport gagnant perdant et la durée des positions, ce sera le troisème volet du money management.
    A titre personnel, mon compte broker a beaucoup progressé grace à un gros travail technique sur tous ces sujets et beaucoup d’observation.

  4. A pariste,
    Désolé pour la coquille mais pour un portefeuille de 200000 euros, le maximum de perte acceptée est de 4000 euros.
    1000 euros, c’est pour un portefeuille spéculatif de 50000 euros.

  5. merci pour les réponses jcb ! J’avais mal interprété ce que tu appelais le « pourcentage d’un trade », cela correspond bien au pourcentage de perte accepté sur chaque trade, pas au pourcentage du
    portefeuille engagé sur le trade.

  6. Oui j’imagine bien qu’il est important de faire un travail technique en particulier sur le calcul de taux de réussite dans différentes configurations. C’est là où je comprends le mieux ce que le MM
    peut apporter en optimisation.

  7. Ce n’est pas le taux de réussite qui importe mais l’espérance mathématique.

    La plupart des particuliers se focalisent sur le taux de réussite en faisant l’amalgame fallacieux entre taux de réussite et qualité du système de trading suivi. Je suis toujours étonnée de
    constater que bien souvent, les connaissances requises en probabilités de niveau lycée ne sont pas correctement maîtrisées par les opérateurs particuliers.
    Cette méconnaissance est vraisemblablement la principale source d’erreur de jugement qui consiste à suévaluer l’importance du taux de réussite lors d’une recherche de système de trading
    efficient.
    Le respect strict du money management décrit par Jean-Christophe a pour effet corrolaire (sauf fantasme du système parfait à 90% de taux de réussite, fantasme solidement ancré chez les opérateurs
    particuliers) d’abaisser mécaniquement le taux de réussite d’un système de trading car les stops sont plus souvent touchés… que s’il n’y en a pas ou s’ils sont trop éloignés! Mais il a également
    pour effet d’en limiter systématiquement la perte moyenne – en pratique, la perte moyenne est constante, ici 2% du portefeuille.
    Ce principe de gestion a pour effet d’augmenter paradoxalement (paradoxalement pour le particulier négligeant l’aspect probabiliste) l’espérance mathématique d’un système de trading alors que son
    taux de réussite décroit.
    En formule : E(X) = p(X1)X1 – p(x2)X2 -1
    avec X1 gain moyen de probabilité p(X1)
    et X2 perte moyenne (ici quasiment constante, de 0,02) de probabilité p(X2).

    On constate souvent que les traders réalisant les plus fortes performances ont bien souvent un taux de réussite relativement faible, et même parfois dérisoire, inférieure à 20%. Par contre, le gain
    moyen étant très largement supérieur à la perte moyenne, l’espérance mathématique de ces traders est largement positive.
    L’espérance mathématique d’un système ne fait pas tout. Elle doit également être associé à la fréquence des trades engagés. Une espérance mathématique de +20% avec une fréquence de 2 trades par
    mois est ainsi très inférieure à un système d’espérance +2% associé à une fréquence de 30 trades par mois.

    Daniela

  8. Après ce nouveau billet et ces posts pour défendre l’épargnant que dire de plus:
    – Qu’il faut toujours en apprendre encore et ce avec humilité.
    – Que le marché vit. Il est même riche en sentiments qui, en fonction de leur nature, peuvent en dire long sur sa tendance.

    Bonne continuation.

  9. Effectivement Daniela, soyons précis. Alors je reformule ma question. Est-ce que vous avez une idée (intuitive ou explicite) des espérances de vos gains de chacun de vos trade, suivant certaines
    catégories de trade (support, configuration technique ou autre) ? J’imagine que le meilleur MM (au sens optimisation de la somme engagée dans un trade et de la gestion du SL) fait quand même perdre
    de l’argent si on lance nos trades « au hasard ». Il faut le taux de réussite des trades qui rapportent beaucoup compense le taux de réussite des trades qui ne rapporte pas (oui je suis d’accord ce
    n’est pas P qui compte mais P.G où P est la proba et G le gain, mais P compte quand même dans ton calcul ;-) ).
    Cdlt
    P

  10. Bonsoir Pariste,
    Je vais te poser une devinette très classique en trading :
    Préfères-tu gagner :
    – 2 euros 80% du temps ?
    – 5 euros 50% du temps ?
    – 20 euros 20% du temps ?

  11. Bonsoir JCB

    Je connais la réponse ;-)
    http://www.trendis-yourfriend.com/2009/07/solution-exercice-money-management.html
    explique bien les choses.
    Au fait, à Daniela, je ne connais pas le niveau moyen en math des intervenants, mais j’ai dépassé depuis longtemps le niveau math du bac ;-). De là à savoir l’appliquer dans le trading,
    effectivement c’est une autre question… Il faut bien apprendre lorsqu’on débute !

    En tout cas merci encore à vous deux pour vos interventions sur ce site, c’est très bien fait et on apprend beaucoup de choses (en tout cas moi…).

    Cordialement
    P

  12. ps : JCB, tu me connais de tropical-bear, j’ai effectivement (eu) cette tendance joueuse ou impulsive qui fait que mon MM n’est sans doute pas vraiment optimal (en fait depuis un an, pour des
    raisons dont j’ai déjà parlé sur TB et sur lesquelles je ne reviendrai pas). Je comprends très bien que vous n’aimiez pas ça sur futures (Daniela l’exprime régulièrement), je partage votre avis
    dans la masure où ça n’apporte rien un trade non analysé ou analysable. Ce sont des méthodes assez simplistes (peut-être de débutants) puisqu’essentiellement émotionnelles et ce ne sont pas des
    façons raisonnables ou rationnelles de faire de la bourse. Ce que Daniela appelle à juste titre la bourse casino. Cela dit, je suis intéressé et j’ai à apprendre du MM, car j’ai du mal à faire la
    part des choses entre bonne intuition ou expérience et bon MM.

  13. pps : en relisant ta question JCB, je réponds : ça dépend de ce que tu perds le reste du temps ;-). C’est la réponse attendue ? J’avais lu vite, je pensais que tu demandais ce qui rapportait le
    plus (à terme) entre plusieurs styles de trades à espérances de gain égales (mais avec le même capital de départ, ce qui fait toute la différence, on est d’accord).

  14. Pariste,

    La question qui suit généralement est :

    Préfères-tu gagner :
    – 2 euros toutes les 15 minutes ?
    – 5 euros toutes les demi-heures ?
    – 20 euros toutes les heures ?

    Ce qui est équivalent à la question précédente. La réponse est bien sur : 20 euros toutes les heures.

    Tenir les positions au risque de perdre souvent mais de gagner beaucoup lors que le trade marche ou prendre souvent de petits profits ?

    Tout est lié à la façon de trader mais l’expérience prouve que les bons traders sont capables de tenir les positions longtemps voire de les pyramider en ayant une bonne lecture des tendances
    (vision multiframe).

    C’est le troisième volet du money management, il ne s’agit plus de sécurité mais de performance du systéme de trading.

  15. dans ton exemple sur le cac 40 ton calcul des 2% donne 50euros Mais dans la formule tu mets 100euros. coquille? merci

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