Débat inflation déflation – Pourquoi l’inflation est désormais inéluctable ?

Par Jean Christophe Bataille.

http://futures-trading.fr/wp-content/uploads/2011/08/causes-effects-stagflation-800x800.jpg

Les déflationnistes disent souvent pour nier l’évolution inflationniste actuelle que si les taux se mettaient à grimper, l’économie freinerait et l’inflation diminuerait. C’est méconnaitre totalement le mécanisme stagflationniste car la séquence qu’ils décrivent est celle d’une inflation par la demande, pas celle d’une inflation par les coûts. Il ne faut pourtant pas être grand économiste pour comprendre que la séquence réelle est : hausse des coûts à la production, puis appréciation des prix à la consommation, puis hausse des salaires malgré la baisse d’activité pour compenser la hausse des prix dans un contexte d’émission excessive de monnaie. La hausse des taux se produit après cette suite évolutive. C’est d’ailleurs ce qu’on observe en ce moment : la récession couve, les prix montent, le dernier indice des prix à la production US est à la hausse alors que les taux restent bas. Ceux-ci ne monteront que si les salaires s’apprécient. Cette hausse des salaires augmente automatiquement les recettes fiscales à hauteur du taux d’inflation puisque tous les fluxs financiers s’indexent progressivement sur la perte de valeur des monnaies et ne mettent donc pas les états en difficulté. En revanche cette stagflation permet un désendettement plus rapide des états et des acteurs privés lorsque leur dette est à taux fixe ou variable capé. 

La stagflation est inéluctable car tous les ingrédients de celle-ci sont réunis :

– hausse des coûts matières premières,

– hausse des coûts salariaux chez les émergents,

– hausse des devises émergentes,

qui créent progressivement une inflation importée par les coûts et qui s’accompagnent d’une volonté de créer de l’inflation :

– émission excessive de monnaie par les banques centrales occidentales.

Lorsque les indices des prix actuellement surpondérés en produits importés issus des émergents vont commencer à vraiment flamber, les salaires finiront par suivre en occident quel que soit le niveau du chomage (2 ans après la hausse des prix dans les années 70). Penser que les salariés vont accepter des hausses officielles de prix de plus de 5 % sans obtenir d’augmentation de salaire nominal pendant plus de deux ans (soit au minimum une perte de pouvoir d’achat de 10.25 %) est un doux rêve de déflationniste.

Mais ce scénario lent de délitement des monnaies occidentales pourrait s’accélérer si l’Europe ou les Etats Unis voyaient la crédiblité de leur monnaie diminuer. Dans ce cas, les investisseurs pourraient se tourner vers les biens tangibles en faisant grimper leur prix de façon très importante avec pour résultat une hausse des prix à consommation plus forte dans un contexte récessif plus important et une chute du marché obligataire.

Deux possibilités :

– une récession forte avec des taux d’inflation supérieurs à deux chiffres ou hyperinflation.

– une slumpflation avec flambée extrèmement rapide des prix et dépression économique majeure.

Je ne fais pas partie des catastrophistes et cette dernière hypothèse n’est pas du tout mon scénario central.

De façon plus générale, dans le débat déflation inflation, les déflationnistes confondent récession et déflation. Ils utilisent ce dernier mot pour qualifier toute baisse des marchés actions. Or une déflation est un phénomène monétaire qui renchérit la monnaie, ce qui n’est à l’évidence pas le cas. La déflation ne résume pas à la chute des prix d’une classe d’actif.

Le département d’analyse économique de Natexis vient de publier une étude qui va en l’encontre de ses publications de l’an dernier où l’inflation était, selon ses spécialistes, impossible du fait d’un taux de chômage occidental élevé.

http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=59552

Les analystes évoluent, les déflationnistes impénitents du net finiront par évoluer aussi …

Fiez-vous à un indice des marchés qui vous explique que le grand soir déflationniste ne viendra pas mais que l’inflation va progressivement monter : l’or et l’argent grimpent de concert. Cette évolution est impossible dans la déflation.


50 réflexions au sujet de « Débat inflation déflation – Pourquoi l’inflation est désormais inéluctable ? »

  1. Bonjour

    1)Oui, chez nous aussi (industrie electrique) hausse des couts de matiere premiere (composants) a repercuter, donc inflation IMPORTEE.

    2)Dans le mm temps, quasi gel des salaires (ca c’est local) + politique de rigueur annoncees partout en Europe (UK, Grece, Italie, espagne, France). Certes, c’est avec pour objectif de revenir a
    l’equilibre, donc la planche a billet continue de tourner. Du cout ca devrait se traduire par une perte de pouvoir d’achat -> Baissier sur l’immo tant que les salaires ne suivent pas.

    Si j’ai bien suivi, quand il y aura suffisament de monde trop juste a la fin du mois, ca fera des manifs, des hausses de salaire et la stagflation attendue. Ok, mais pas a la seconde.

     

    3)Pour le RMB, il continue sa progression sous controle:

    http://www.x-convert.com/chart/CNY-USD?period=10y

    Le travailleur americain sera bientot moins cher que le chinois !

     

    Portez-vous bien

    DDL

  2. S’il te plait, Jean Christophe, Tort avec un T.

    C’est pas bien grave mais celle-là tu l’as fait systématiquement.

  3. 2ème trimestre PIB américain qui était en première estimation à 1,3% est révisé à 1%.

    C’était assez attendu et ne semble pas changer grand chose aux marchés.

  4. @ Goelo

    celle-là tu l’as faite systématiquement ; celle-là tu la fais systématiquement (au présent narratif) ?

  5. Japon, Etats-Unis, Europe : la
    récession.

     

    La récession est présente dans les trois zones
    occidentales : Japon, Etats-Unis, Europe.

     

    Japon :

     

    Le produit intérieur brut (PIB) japonais de cette période printanière a
    décliné de – 0,3 % par rapport à celui des trois mois précédents. C’est un recul de – 1,3% du PIB en rythme annualisé.

     

     

    Etats-Unis :

     

    La croissance du PIB des Etats-Unis n’a été que de 1
    % au deuxième trimestre. Selon les
    estimations de la Fed, le pays a besoin d’une croissance supérieure à 2,5 %, voire 2,8 %, pour pouvoir voir le taux de chômage (9,1 % en juillet) baisser.

     

    Allemagne :

     

    La croissance du PIB de l’Allemagne n’a été que de
    0,1 % au deuxième trimestre.

     

    France :

     

    « La croissance de la France a été de … 0 %
    au deuxième trimestre. Voilà un chiffre qui risque de relancer l’appétit des spéculateurs et de ceux qui voient dans la France le prochain maillon faible de l’Europe. En annonçant vendredi 12
    août une croissance « zéro » au deuxième trimestre, l’Insee vient en effet d’officialiser le coup de froid qui touche l’économie française depuis plusieurs mois. » 

     

    Royaume-Uni :

     

    « La croissance de l’économie britannique a
    fortement ralenti au printemps, ont confirmé vendredi 26 août des statistiques officielles, conformément aux attentes des économistes. Le Produit intérieur brut (PIB) du Royaume-Uni a progressé
    de 0,2 % seulement au deuxième trimestre par rapport au précédent. »

     

    Espagne :

     

    « La croissance espagnole a ralenti au deuxième
    trimestre dans un contexte de rigueur au sein de l’Union européenne pour faire face à la crise de la dette, selon les chiffres définitifs publiés vendredi 26 août par l’Institut national de la
    statistique. Le Produit intérieur brut a augmenté de 0,2 %, contre 0,4 % au premier trimestre, selon l’INE. »

     

    Grèce :

     

    « Grèce deuxième trimestre : aggravation de la
    contraction du PIB sur un an (- 6,9 %). Le produit intérieur brut (PIB) grec s’est fortement contracté au deuxième trimestre 2011 de – 6,9 % par rapport à la même période en 2010, contre – 5,5 %
    au premier trimestre, selon les estimations provisoires publiées vendredi 12 août 2011 par l’Autorité des statistiques grecques (Ase). »

  6. Des annonces d’une neutralité parfaite mais sous entendu la FED ne fera rien pour l’instant car les taux d’intéret sont bas et les US peuvent continuer à emprunter. Pour le reste il faut bien que
    les cycles économiques suivent leurs cours. Risque de poursuite de la baisse dans les prochaines semaines.

  7. Tu es que c’est vraiment neutre JCB ?

     

    De là où je suis, je n’ai pas le détail de ce qui se dit, juste une pauvre courbe du CAC40 sur mon tel portable, mais ça a l’air de monter dur depuis 2 minutes…

  8. JCB, oui quand j’évoquais la baisse des salaires associée la rigueur, ce n’était pas dans l’objectif de juguler l’inflation (on est d’accord il n’y a pas d’inflation domestique), mais en lien
    avec la dégradation de l’économie et le gain de productivité nécessaire. C’est ce qu’ont fait les allemands dans les années 2000. C’est plus diffcile à demander à un peuple latin ?

  9. A mon sens les allemands ont essentiellement amélioré leur productivité et bien géré leur finances publiques. Mais il n’ont pas pris de mesure anti inflationniste particulière puisque c’est l a
    BCE qui pilote la création de monnaie. Le bon équilibre de leur économie leur permet de mieux résister à la crise mondiale et d’emprunter à un taux inférieur. Par ailleurs les pays exportateurs
    importent moins d’infaltion que les autres, ce qui est logique mais ils subiront tout de meme la hausse des prix importés et contre ca il n’y a pas de remède immédiat.

  10. Fin de semaine pour moi. J’ai fait très peu d’opérations :

    1 trade short court terme lundi matin –>KO, allégement du PF de 8% mercredi en clôture, , achat symbolique de 1 ligne (2%) VK aujourd’hui, petit trade call à 16h KO car stop 3025 ;-(

    Mon sentiment technique à chaud sur le CAC : tendance MT baissière, support à 3000 qui finira probablement par lâcher. A CT on est dans un range 3000-3250 ou dans un triangle.

    Volumes très faibles cette semaine, les jours up comme les jours down. 2.4M le jour d’une annonce de la Fed, c’est exceptionnellement bas.

  11. Bonjour à tous,

    Pour mettre un peu d’ huile sur le feu en ce qui concerne le débat inflation contre déflation.

    De retour de voyage au Portugal, j’ai été surpris par le nombre (impressionnant) de biens immobiliers en vente.

    Que ce soit à lisbonne, à porto ou dans d’autres grandes villes, pas une rue sans plusieurs pancarte « à vendre ». Tous les biens sont concernés, même de très beau terrains au bord de la mer
    (au pied des plages dans la région de Porto) affichés à 150000Eur pour 1000m2 !!! Comparé au sud de la france….

    Très sincèrement ça sent plutot la déflation, dans ce pays, plus que l’inflation.

    Mais peut-être que la France sera épargnée, comme à l’époque de Tchernobyl où le nuage s’était arrêté à nos frontières.

    fred marseille

  12. La baisse des prix immobiliers au portugal et en espagne est connue et provient de la déflation de 2008-2009 lièe aux exces du crédit dans ces pays. Ca n’est pas une anticipation mais un constat.
    En 29 au USA  il y a une une forte déflation, en 36 l’inflation explosait.

  13. L’inflation est déjà là, c’est clair, mais tu la verrais n’exploser que dans quelques années ? Elle va couver ?

    Question subsidiaire à qui sait: Nouriel Roubini est déflationniste ou inflationniste ?

  14. L’inflation est une lame de fond qui avance lentement avec la mondialisation et le concept de « fiat money ». Les crises de solvabilité privées l’ont ralentie en créant un épisode déflationniste
    essentiellement sur les actifs en 2008-2009 mais cela n’empéchera son évolution.

  15. Au quotidien j’observe les deux phénomènes. Des commerçants qui baissent leur prix et qui ferment (en grand nombre) et d’autres qui les augmentent et qui tiennent le coup. Dans les grandes
    surfaces, ils les baissent d’un côté et les augmentent de l’autre. Et dans la restauration, c’est 10 ou 20% à la fois sur les produits tous les 6 mois. Il y a des secteurs où il est peut-être
    plus difficile d’augmenter ses prix au même rythme que l’inflation. D’une manière générale je ne vois pas mon pouvoir d’achat augmenter, au contraire. Dans l’immobilier, ici, c’est pareil, les
    prix montent, au point que je me demande comment on peut avoir envie d’acheter quoique ce soit. Mais un courtier déflationniste me donnait l’exemple du secteur informatique: les performances des
    appareils s’accroissent et les prix baissent. Le même pour qui l’or est un « métal doré inutile » (paraît qu’aucun des employés chez Bloomberg n’en possède).

  16. @JCB

    En fait ce qui se passe en espagne et au portugal est, à mon avis, ce qu’il risque d’arriver en France. Les gouvernements n’ont ils pas encouragé (à l’aide d’incitations fiscales type scellier)
    des constructions à gogo ?

    Je suis Ok à 100 % sur une inflation à venir, néanmoins une déflation n’est pas à exclure dans un premier temps en France.

    fred marseille

  17. Fred,

    Je ne crois pas à une déflation en France. Les pays qui ont subi une déflation d’actifs sont les pays qui n’ont pas observé de règles prudentielles cohérentes dans l’octroi du crédit bancaire. Ce
    n’est pas le cas de la France. La France peut en revanche subir une récession et une inflation importante dans le futur.

  18. fred, 150K€ pour 1000 m2 ou 1,5M€? Ah, je crois que tu as fait une faute de frappe, sinon je prend l’avion
    demain…si on perd notre triple A et que les taux à 10% montent en font du 5 ou 6%, cela aurait quand même peut-etre enfin un impact sur les prix de l’immobilier, même en nominal, en particulier
    à Paris, non?Bon weekend

  19. Madagates,

    Il y aura un réajustement des prix mais celui peut se faire par une moindre montée des prix de l »immobilier que ceux des prix à la consommation et des salaires par exemple. C’est typiquement une
    baisse des prix immo en euro constant alors que les prix en euros courants montent. En gros les prix de l’immo peuvent aussi baisser dans un environnement infaltionniste. Donc une baisse des prix
    de l’immobilier n’est pas pour moi une déflation et il est faux de dire comme Friggit que les prix vont baisser obligatoirement en monnaie courante.

  20. Concernant l’immobillier, on oublie un parametre majeur: le profile demographique.

    Le Baby boom 1945/50 est en train de se transformer en Papy-boom 2008-2015 puis 10-20 ans apres plus de probleme des retraites…

    Donc le profil demographique va jouer sur les prix de l’immobillier, On convergera necessairement vers un environment ou les prix de l’immobilier se reajusteront sur le pouvoir d’achat des jeunes
    et du rapport population active/inactive.

    « Le premier résultat important s’explique par la révision à la hausse des hypothèses de fécondité et de solde migratoire,
    par rapport aux précédentes projections publiées en 2002. Le scénario central conduit à une hausse ralentie mais continue de la population jusqu’en 2050, l’effectif des moins de 60 ans
    restant constant, la hausse de la population, de 60,7 millions en 2005 à 70 millions en 2050, correspond donc à une augmentation de la population âgée de 60 ans ou plus, dont le nombre passe
    de 12,6 à 22,3 millions. Il en résulte une diminution importante du rapport numérique entre âges actifs (20-59 ans) et plus de 60 ans, de 2,6 en 2005 à 1,4 en 2050. »

     

    Voir le lien interessant: http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ecostat_c.pdf 

     

  21. Bonjour à tous,

     

    Je souhaite vous faire part de mes pensées concernant l’immobilier.

    Il me semble que nous avons de grandes chances de connaître une baisse des prix de l’immobilier… mais pas partout.

    Je pense que JCB a raison sur l’évolution moindre des prix de l’immobilier mais cela concernera les zones dites « très tendues » (région parisienne, PACA, …).

    Pour ma part, j’habite dans l’Est et les prix n’augmentent plus depuis plusieurs mois voire baisse très légèrement. Je souhaite accéder à la propriété mais quand je vois le prix des maisons, je
    freine des quatre fers ! En effet, je préfère rester locataire que d’être … locataire de ma banque pendant 25 ans au maximum de ma capacité d’endettement. Je me fie beaucoup (à tort ?) à la
    courbe de Friggit.

    L’immobilier français est loin d’être homogène et tout le monde voit midi à sa porte. L’immobilier dans l’ensemble du territoire francais entrera, amha, dans un cycle baissier mais de façon très
    hétérogène : certaines régions seront très touchées d’autres pas du tout (du moins pour le court-terme).

    Ma région commence à être touchée. Le mois dernier, j’ai eu un entretien avec ma banquière qui souhaitait me refourguer une de ses camelottes (produits financiers) ce que j’ai décliné bien
    entendu. On est arrivé à parler de la conjucture économique (notamment immobilière). Elle m’a avoué qu’elle ne recevait plus de primo-accédant depuis le début de l’année. C’est bien le signe que
    si les acheteurs se raréfient les vendeurs devront nécessairement revoir leurs estimations à la baisse.

     

    Et pour conclure, voici un post rédigé par un agent immobilier de la région toulousaine sur son blog fort sympathique et plein d’anecdotes croustillantes :

    http://immobilier-revelateur-de-la-nature-humaine.over-blog.com/article-pourquoi-la-chute-des-prix-sera-ineluctable-en-2012-72852554.html

     

    Bonne lecture et bon week-end !

  22. Personnellement je reste persuadé que la sortie de la crise au niveau mondial sera effectuée par une dévaluation globle des monnaies fortes (dollar, euro, yen …) contre les MPs et la valeur du
    travail.

    L’immobilier va baisser en monnaie constante, mais certainement pas en monnaie courante (ce qui va faire croire aux uns qu’ils ont gagné de l’argent et aux autres qu’ils ont fait de bonnes
    affaires).

    Voici un scénario :

    politique accomodante des banques centrales (QE1+QE2+…, achats des obligations des états) => hausse matières premières => inflation (importée) => hausse des salaires et des prix des
    produits => plus d’impots dans les caisses de l’état  => moins d’empreint pour l’état => baisse de la dette => Un état avec un budget à l’équilibre n’a pas besoin d’empreinter.

  23. Je ne dis pas que l’immobilier ne peut pas baisser en France ou en Allemagne si une récession survient en europe mais nos deux pays ont eu une politique de crédit qui les met à l’abri des défauts
    de paiement, de l’accumulation des stocks et de la chute des prix états uniens d’essence véritablement déflationniste. J’ai souvent l’impression que certains intervenant sur le net traduisent et
    répètent ce qui se dit aux USA chez Pretcher ou d’autres alors que la situation immobilière en France est très différente. Nous avons un méga problème de pénurie d’offre alors qu’aux USA c’est
    l’inverse, le nombre de logements à la vente est pléthorique : les banques propriétaires des logement saisis sont obligées de faire de la rétention pour ne pas faire baisser les prix !

  24. Bonjour,

     

    je n’ai pas pris la peine de lire les commentaires (le nombre m’a quelque peu impressionné) mais je voudrais faire part d’un autre point de vue :

    Il est clair que les couts tant des matières premières que de la main d’œuvre chez les émergent provoque (dors et déjà) une inflation forte chez eux et qu’ils en exportent une partie chez nous
    (on pourrait aussi qu’ils reprennent la déflation qu’ils nous avaient refilés puisque leur prix bas étaient en partie responsable de la modération de l’inflation chez nous)

    de plus, les banques centrales émettent effectivement pas mal de monnaie. (théoriquement « provisoire » mais quand même)

    par contre :

    chez nous, l’économie est pourrie par les dettes, aussi la monnaie se concentre en quelques mains, il pourrait donc y avoir un mouvement divergent des prix des biens et services destinés aux
    riches, et de ceux des biens et services destinés à la masse… c’est déjà le cas et le phénomène pourrait encore s’accentuer.

    un tel phénomène pourrait être aidé par la hausse des « charges fixes » des ménages : hausse des impôts, hausse des loyers, hausses de toute sorte d’abonnements.

    en parallèle, une autre divergence pourrait se mettre en place :

    les prix des « produits de tous les jours » sont en hausse, la grande distri les ayant laisser repartir à la hausse après 1 ou 2 ans de stagnation voire de baisse.

    si ces prix montent, et qu’on considère les autres paramètres, les prix des biens industriels pourraient bien s’effondrer face à une demande incapable de se maintenir au niveau de l’offre.

    dans un tel scénario, on pourrait en arriver, pressé par tous ces « goulots d’étranglement », à un choc dépressif très violent.

    les asiatiques sont comme vous le soulignez de moins en moins compétitifs, et finalement, si leurs couts explosent, c’est à cause de leur propre inflation exacerbée par la hausse des matières
    premières. mais si leurs débouchés disparaissent brutalement, comme en 2008, les matières premières pourraient retomber aussi vite qu’elles sont montés, on peut donc considérer que cette
    inflation importée est relativement précaire.

    Quoiqu’il en soit, en pareille situation, une inflation monétaire aurait bien du mal à s’exprimer, puisqu’un phénomène d’épargne pourrait émerger (ou simplement de désendettement) diminuant
    d’autant la monnaie disponible dont la valeur relative pourrait alors augmenter face à nombre de denrées, d’actions etc…

    peut être y aurait il plus de monnaie en tout… mais si personne ne veut s’en séparer… il y aura peut être quand même une déflation des prix (et pas que de celui des actions)

    Je ferais à ce titre un parallèle avec l’or, de plus en plus abondant : depuis 150 ans, la quantité d’or disponible a été multipliée par au moins 20 et peut être 50… (selon certaines sources,
    il n’y avait que quelques milliers de tonnes qui avaient été extraites dans toute l’histoire au milieu du 19e siècle) pourtant, la valeur à ce jour est très élevée : il jouit d’un pouvoir d’achat
    comparable à celui d’il y a 150 ans justement (le salaire journalier d’un ouvrier parisien dans la 2e moitié du siècle était de 5 francs environ soit au cours du napoléon du jour, 70 €)

    Il y en a plus, mais les gens (certes plus nombreux mais pas à ce point) l’épargnent plus… donc son prix a quand même pu monter.

     

  25. Bonjour Jean-Christophe,

    J’aimerais avoir votre avis sur une courbe (Mutual Fund Cash level), prise dans un article d’une de vos vieilles connaissances webistiques, habitant dans l’Océan Indien. Comme je l’ai déjà dit,
    j’aime bien vos articles documentés et pas complétement bear ou bull que l’on voit souvent sur le net.

    Voici le lien:

    http://home.comcast.net/~RoyAshworth/Mutual_Fund_Cash_Levels/Mutual_Fund_Cash_Levels.htm

    L’interprétation est que les fonds sont très investis sur les marchés actions, signe d’un retournement. Quel est votre avis sur ce graphe ?

    Merci

  26. Samedi 27 août 2011, à Jackson Hole, Christine Lagarde a parlé de la situation économique et financière. Surtout, elle a prononcé une phrase très importante en ce qui concerne l’Europe.

     

    Elle a dit ce qu’elle pensait de la situation financière en Europe : « banks need urgent recapitalization. »

     

    « En Europe, les banques ont besoin d’une recapitalisation urgente. »

     

    http://www.imf.org/external/np/speeches/2011/082711.htm

     

    En clair : les banques européennes sont sous-capitalisées. Le ralentissement de la croissance dans tous les pays d’Europe va avoir des conséquences dévastatrices sur les banques. Si par malheur
    il n’y avait pas de recapitalisation, les banques européennes feraient faillite.

     

    Problème : où trouver l’argent pour cette « recapitalisation urgente » des banques européennes ?

     

    Je sens que les contribuables vont encore morfler.

  27. Bigor,

    Cela signifie que les gérants des mutual funds privilégient les actions pour le long terme et ils ont à mon avis raison. La vraie bulle actuelle, ce n’est pas l’or, ni les actions mais ce sont
    les obligations.

  28. BA,

    La recapitalisation peut se faire aussi par le biais du privé. Il ya toujours un prix interessant pour de nouveaux actionaires. Il est sur que dans ce cas les actionnaires actuels seraient
    fortement dilués. Il faut donc éviter toutes les valeurs bancaires occidentales susceptibles d’être impactées par un défaut grec. Pour l’urgence qui est essentiellement le marché interbancaire et
    le refinancement des établissements, la BCE a montré qu’elle avait la gachette facile. Nul doute pour moi qu’elle interviendrait massivement.

Répondre à Jean Christophe Bataille Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *